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En Inde, Modi lance sa campagne en instrumentalisant l’hindouisme

by News7
En Inde, Modi lance sa campagne en instrumentalisant l’hindouisme



Le premier ministre indien, Narendra Modi, le 30 décembre 2023, lors de l’inauguration de la gare et de l’aéroport d’Ayodhya (Uttar Pradesh). RAJESH KUMAR SINGH / AP Le trajet en avion, l’un des premiers à effectuer la liaison directe Delhi-Ayodhya, a vite donné la tonalité de l’atmosphère qui attendait sur le tarmac. Des « Jai Shri Ram » (« gloire au Seigneur Ram ») et autres chants ont rythmé une bonne partie du vol transportant les premiers hindous dans la ville sainte de l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde. A l’arrivée, des groupes d’hommes drapés de safran et brandissant des drapeaux aux couleurs de l’hindouisme attendaient dans un aéroport flambant neuf, inauguré quelques jours auparavant par Narendra Modi et paré d’une immense fresque murale retraçant la vie de Ram. Jamais l’Etat indien n’a investi autant d’argent – l’équivalent de plus de 3 milliards d’euros – dans une ville d’à peine 55 000 habitants. Routes à quatre voies, ponts, parkings, rénovation des bâtiments, Ayodhya doit être l’exemple, selon le chef du gouvernement de l’Uttar Pradesh et moine fanatique, Yogi Adityanath, « de la nouvelle Inde », une Inde dévote où le politique et le religieux ne font plus qu’un. Entièrement dédiée à Ram, « prince d’Ayodhya », la ville affiche partout, jusque sur les abris de bus, des imageries de ce dieu vénéré et d’Hanuman, le dieu-singe, les deux héros de l’épopée du Ramayana. Les propriétaires de magasins, hindous ou musulmans, n’ont pas eu le choix : leurs devantures, repeintes par le gouvernement, arborent désormais la mention « Jai shri Ram » ainsi que des symboles hindous, dont le svastika. Lire aussi l’enquête (2022) : Article réservé à nos abonnés En Inde, les musulmans sous la menace des fondamentalistes hindous Pour rejoindre Ayodhya, une route majestueuse de treize kilomètres, surnommée le Rampath, le « chemin de Ram », a nécessité la destruction de milliers de maisons, magasins, temples et mosquées. C’est cette route que le premier ministre indien, Narendra Modi, va emprunter, lundi 22 janvier, pour aller inaugurer le Ram Mandir, le temple dédié à ce dieu considéré comme le septième avatar de Vishnou, au cours d’une cérémonie exceptionnelle à tout point de vue. L’arme du troisième mandat Le premier ministre sera au centre de l’événement. Il a écarté tous les acteurs historiques de la bataille autour de ce temple, personnalisant à l’extrême l’inauguration, au point de susciter la colère des religieux, qui dénoncent son utilisation politique, et le boycott de l’opposition. Lors de la pose de la première pierre, le 5 août 2020, Narendra Modi avait comparé l’événement au jour de l’indépendance. Le pays tout entier a été convié. Des villages éphémères de tentes ont été installés aux alentours, sur les rives du fleuve Sarayu, un des affluents du Gange, pour accueillir des milliers de fidèles. Des dizaines de jets privés transporteront l’élite indienne, industriels, stars de Bollywood, hommes politiques, 7 500 personnes sont attendues. Des écrans géants, installés dans tout le pays et dans les grandes ambassades indiennes à travers le monde, retransmettront en direct le moment où Modi, entouré de prêtres hindous, installera une statue de Ram dans le sanctuaire. Il vous reste 70% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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