2024 est l’année du dragon, l’animal le plus apprécié du zodiaque »

« Gongxi facai » (« Je te souhaite bonheur et enrichissement »), se répètent les Chinois lors du Nouvel An lunaire. La plupart des familles chinoises sont réunies depuis le 9 février pour célébrer l’événement, dont les congés durent jusqu’au 17 février. Au programme : banquets, réunions de famille et intense trafic d’enveloppes rouges remplies de billets de banque. L’argent est important partout, mais il tient une place particulière dans la culture chinoise : on en parle facilement, on le montre fièrement, et l’on en offre souvent. Mais, après une année noire pour l’économie chinoise, les enveloppes rouges seront-elles aussi bien garnies pour l’année du dragon ? En 2023, la majorité des Chinois ne s’est pas enrichie. Lire aussi la tribune | Article réservé à nos abonnés « En Chine, la fin de quatre décennies de croissance rapide portée par le secteur de l’immobilier » Ajouter à vos sélections La classe moyenne chinoise est en difficulté sur tous les fronts : les salaires stagnent, l’immobilier baisse et, depuis le début de l’année, les Bourses sont en chute libre. Depuis 2021, la valeur des places boursière chinoises a fondu de 6 000 milliards de dollars (5 500 milliards d’euros) environ, pour atteindre, peu avant le Nouvel An, leur plus bas niveau depuis cinq ans. Le pouvoir s’en inquiète : le 16 février, le président Xi Jinping a reçu les responsables de la commission de régulation des marchés. Le lendemain, le président de cette commission était limogé. Les jours suivants, les valeurs chinoises sont remontées de 6 % grâce à l’intervention de l’« équipe nationale », le surnom donné aux grandes institutions financières et aux entreprises d’Etat mobilisées pour acheter des actions et, ainsi, faire remonter les cours. Les places boursières chinoises ne sont pas considérées comme un très bon thermomètre de l’état général de l’économie. La Bourse de Shanghaï est par exemple revenue, début février, à son niveau de fin 2006, alors que le PIB du pays a été multiplié par huit dans l’intervalle. Mais alors que le dernier krach, en 2015, avait suivi la formation d’une bulle spéculative, la dégringolade des Bourses semble cette fois-ci refléter un manque de confiance généralisé, à la fois dans les performances de l’économie et dans la capacité – ou la volonté – des autorités à la remettre sur les rails. En 2023, malgré l’absence de réelle reprise après l’abandon de la politique zéro Covid, Pékin n’a pas déclenché de plan de relance massif, contrairement à de précédentes crises. Moins riches… sans rien faire Cette morosité a des causes nombreuses : contrecoup de la politique zéro Covid, faiblesse de la demande mondiale, tensions avec les Etats-Unis…, mais c’est surtout la crise immobilière qui plombe la confiance des ménages depuis 2022. Et leur richesse : l’immobilier absorbe environ 70 % de l’épargne. Au second semestre 2023, la baisse des prix a même atteint les plus grandes villes chinoises, jusqu’ici à l’abri. Grâce à l’envolée de l’immobilier depuis le tournant des années 2000, beaucoup d’habitants des métropoles étaient devenus millionnaires sans rien faire : une richesse qui leur permettait de financer les études d’un enfant à l’étranger, des vacances ou l’achat de produits de luxe. Avec la crise du secteur, les Chinois deviennent moins riches… sans rien faire. Il vous reste 25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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