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« A ceux qui l’accusent d’affaiblir la démocratie, à ses détracteurs, le premier ministre indien oppose un silence assourdissant »

by News7
« A ceux qui l’accusent d’affaiblir la démocratie, à ses détracteurs, le premier ministre indien oppose un silence assourdissant »



« Dans la tête de Narendra Modi », de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix (Solin/Actes Sud, 272 pages, 21 euros). [Elu à la tête du gouvernement indien depuis 2014, le premier ministre, Narendra Modi, 73 ans, tente d’incarner une présumée « nouvelle Inde », une théocratie qui viendrait se substituer à la « démocratie séculariste » écrite dans le préambule de la Constitution. Accusé par ses détracteurs d’affaiblir la démocratie, il répond par un silence assourdissant.] Le grand prêtre Il porte une kurta couleur or, une longue tunique taillée dans l’une des plus belles étoffes de l’Inde, ceinte d’une écharpe safran, symbole des nationalistes hindous. Il a laissé pousser sa barbe blanche et ses cheveux, à la manière d’un gourou. Toutes les télévisions que compte le pays se sont déplacées à Ayodhya pour retransmettre en direct l’événement. Narendra Damodardas Modi, chef du gouvernement de l’Inde, va présider le Bhoomi Pujan, la cérémonie de pose de la première pierre du très controversé temple de Rama, au cours d’un long rituel religieux. La cité sainte de l’Uttar Pradesh trempe ses pieds dans le fleuve Sarayu, un affluent du Gange, dans lequel les hindous se plongent au début du printemps pour célébrer l’anniversaire de la naissance du dieu-roi Rama. Pour les croyants de la région, elle est l’équivalent de ce que La Mecque est aux musulmans, l’un des sept lieux saints de l’hindouisme. A la gauche de Modi, safran des pieds à la tête, Yogi Adityanath, moine fondamentaliste, chef du gouvernement de l’Uttar Pradesh, homme politique le plus redouté du sous-continent, ouvertement islamophobe, à qui l’on prédit une grande destinée. A côté, en tunique safran lui aussi, Mohan Bhagwat. Il préside le RSS, le Rashtriya Swayamsevak Sangh, l’Association des volontaires de la nation fondée en 1925 pour asseoir la domination des hindous sur la nation indienne. C’est l’organisation la plus puissante de l’Inde, la matrice de la galaxie nationaliste hindoue, l’incarnation de l’extrême droite indienne. (…) La première pierre du temple est dévoilée. Modi se recueille, les mains jointes, bercé par les mantras psalmodiés au micro. Il se laisse ordonner les gestes liturgiques, s’agenouille et se prosterne. Jamais avant lui, un premier ministre indien ne s’était adonné à un tel mélange des genres. L’événement qui se déroule à Ayodhya le 5 août 2020 est l’acte politique le plus important depuis son accession au pouvoir, en mai 2014. La cérémonie symbolise à elle seule la présumée « nouvelle Inde », le passage d’une « démocratie séculariste », ainsi qu’il est écrit dans le préambule de la Constitution, à une théocratie. Il vous reste 85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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