« Ahmed Chah Massoud n’était pas seulement un héros militaire, mais l’emblème d’une résistance farouche contre l’extrémisme et l’oppression »



Vingt-trois ans se sont écoulés depuis l’assassinat d’Ahmed Chah Massoud (1953-2001), le Lion du Panchir. En ce jour de commémoration, une question brûlante s’impose : que reste-t-il de son héritage ? Alors que les talibans, qu’il a tant combattus, règnent de nouveau sur l’Afghanistan, le pays sombre de plus en plus dans l’obscurantisme, l’extrémisme et la répression. Pour ceux qui ont dû fuir l’Afghanistan, comme moi, cet anniversaire n’est pas seulement un souvenir douloureux. C’est aussi l’obligation de ne pas renoncer à tout ce qui a été arraché à notre peuple. Il y a moins de deux ans, j’ai cherché refuge en France, fuyant l’horreur revenue en Afghanistan. Je me retrouve à penser à mon pays natal avec une perspective façonnée par la douleur de la séparation et la clarté que la distance apporte souvent. En rendant hommage à la mémoire de Massoud, je vois mon pays plongé dans l’ombre des talibans qui incarnent l’oppression, la régression et une violence extrême. Cet anniversaire ne doit pas être qu’un hommage au passé. Il nous invite à prendre conscience des défis actuels de l’Afghanistan et aux menaces que font peser les talibans sur notre peuple, mais aussi sur la sécurité mondiale. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Afghanistan : « La lutte pour le respect des droits fondamentaux doit continuer » Ajouter à vos sélections Ahmed Chah Massoud n’était pas seulement un héros militaire, mais l’emblème d’une résistance farouche à l’extrémisme et à l’oppression. Pendant les années 1990, alors que les talibans s’imposaient, Massoud défendait avec acharnement un Afghanistan libre et démocratique. Pour lui, liberté, justice et droits humains n’étaient pas de simples concepts. C’étaient des valeurs vitales pour l’avenir de son peuple. Il croyait fermement à l’éducation pour tous, y compris pour les femmes, et refusait catégoriquement la vision totalitaire des talibans, qui voulaient priver les Afghans de leurs droits fondamentaux. Une ère de peur et de répression Massoud, aujourd’hui, est reconnu bien au-delà de l’Afghanistan. Son combat pour la dignité humaine continue à inspirer des millions de personnes à travers le monde. Il est honoré à juste titre comme un « héros du monde libre » par la France, un hommage qui illustre la compréhension partagée entre les Afghans et les Français de l’importance de sa lutte, dont les implications sont plus pertinentes aujourd’hui que jamais. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « La reprise du pouvoir par les talibans est une illustration cinglante du monde post-américain qui se dessine » Ajouter à vos sélections En août 2021, les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan, ramenant avec eux une ère de peur et de répression. Leur régime actuel semble encore plus brutal que celui des années 1990. Leur nouveau code juridique, « Amr bil Maroof wa Nahi an al-Munkar » (« commandement du bien et interdiction du mal »), réintroduit les pratiques les plus oppressives. Ce texte de 115 pages restreint sévèrement les droits des femmes, interdisant leur accès au travail, à l’éducation et même à la mobilité sans la présence d’un homme de leur famille. Le port du voile intégral est imposé, et toute interaction entre hommes et femmes hors du cadre familial est prohibée. Il vous reste 48.39% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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