« AliExpress, Shein et Temu sont pris dans la bataille douanière »



Une boutique éphémère Shein, dans un centre commercial, à Singapour, le 4 avril 2024. EDGAR SU / REUTERS Voici un sujet qui enfle depuis quelques mois et qui pourrait bientôt déboucher sur une nouvelle guerre commerciale : la bataille des de minimis. Il ne s’agit pas de cousins des facétieux Minions du dessin animé, mais de la règle qui veut que les colis inférieurs en valeur à une certaine somme échappent aux taxes douanières. Cette limite est de 800 dollars (environ 720 euros) aux Etats-Unis et de 150 euros dans l’Union européenne. Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés Shein, le nouveau géant de l’« ultra fast fashion » aux méthodes peu reluisantes Ajouter à vos sélections Cette facilité, qui économise des armées de contrôleurs et simplifie les échanges, devrait être sérieusement révisée. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, l’a lui même annoncé vendredi 13 septembre, tandis que l’Union européenne a également un projet en ce sens. Il faut dire qu’à Washington, on a vu d’un mauvais œil la quantité de petits colis entrant sur le sol américain passer d’une moyenne de 140 millions par an il y a une dizaine d’années à 1 milliard en 2023. Ce qui rend encore plus difficile la détection d’objets illégaux comme des armes ou des drogues. Le responsable de cette explosion soudaine de paquets est à chercher en Chine. Les plates-formes de commerce, comme AliExpress, Shein ou Temu, ont prospéré depuis la crise sanitaire en expédiant à prix imbattable des colis, directement de l’usine du fabricant vers le client, sans intermédiaire. Vent d’inquiétude Les consommateurs ont adoré cette déferlante de tee-shirts et de pantalons à moins de 10 dollars ou euros, moins les concurrents locaux tels que Zara ou H&M dans le textile. D’où la floraison d’initiatives visant à contrer cette ultra-fast fashion. On ne connaît pas encore le détail des mesures et la hauteur des nouveaux plafonds qui seront fixés, mais cette agitation témoigne du durcissement des relations commerciales avec Pékin. Ici, point de technologie stratégique, comme dans l’électronique ou les batteries automobiles, juste une réaction face à l’activisme débordant des entreprises de l’empire du Milieu. Confrontées au marasme de la consommation sur leur territoire, elles mettent les bouchées doubles à l’international, s’engouffrant dans toutes les brèches. Le 26 août, le groupe PDD, maison mère de Temu, avait semé un vent d’inquiétude en présentant pourtant des résultats exceptionnels, avec une progression de ses ventes de près de 90 %. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La lutte contre la fast fashion, protectionnisme à double tranchant Ajouter à vos sélections Le commentaire du fondateur, Colin Huang, a mis le feu aux poudres. « A l’avenir, cette croissance va être inévitablement sous pression en raison de la concurrence accrue et des défis externes », avait-il prévenu. C’est toute la Chine qui désormais s’interroge sur son marché intérieur et ces fameux « défis externes », qui menacent le rebond de l’économie nationale.



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