Un garde-côte prépare un barrage flottant en prévision d’une possible marée noire, à Limay (Philippines), le 25 juillet 2024. JAM STA ROSA/AFP Quartiers submergées, toits arrachés, routes jonchées de débris… le typhon Gaemi a semé la destruction sur son passage mercredi 24 et jeudi 25 juillet, faisant au moins vingt-deux morts aux Philippines et cinq à Taïwan, et provoquant le chavirage d’un pétrolier qui fait craindre une marée noire en baie de Manille. Dans la soirée de jeudi 25 juillet, le typhon a déferlé sur la province du Fujian, dans le sud-est de la Chine. Devant l’ampleur des destructions chez ses voisins, et même s’il avait perdu en puissance en atteignant le continent, Pékin avait émis son plus haut niveau d’alerte aux inondations, suspendu la circulation des avions et des trains, fermé les commerces non essentiels, et organisé l’évacuation de 290 000 personnes. Dans ces zones tropicales, les précipitations apportées par le typhon s’ajoutent aux fortes pluies de la mousson saisonnière. Habitué aux catastrophes naturelles, Taïwan a subi son plus fort cyclone depuis huit ans, avec des vents atteignant 227 kilomètres/heure. Les perturbations ont été ressenties jusqu’au sud du Japon, à des centaines de kilomètres du centre du typhon. Taïwan avait évacué 600 000 personnes, mais plusieurs sont mortes, et 531 ont été blessées, la plupart touchées par des débris entraînés par le vent. Les dommages matériels sont plus difficiles à évaluer, alors que l’eau atteint encore plusieurs mètres dans certaines zones habitées. Avant même de toucher l’île, le typhon avait entraîné des chutes de pluie exceptionnelles, atteignant 2 200 millimètres depuis mardi – plus que le cumul annuel habituel. Plusieurs navires se sont échoués autour de Taïwan, parmi lesquels un cargo battant pavillon tanzanien, dont les neuf membres d’équipage, tous birmans, se sont jetés à l’eau après avoir enfilé un gilet de sauvetage, selon les secours taïwanais. Trois ont pu être secourus, mais les six autres sont toujours recherchés. Aux Philippines, le pétrolier Terra-Nova, transportant 1 494 tonnes de fuel, a sombré dans la baie de Manille, la capitale, entraînant la mort d’un des seize marins qui opéraient sur le vaisseau. Un naufrage situé à seulement 7 kilomètres des côtes de la petite ville de Limay, faisant craindre une marée noire dévastatrice pour les écosystèmes, la pêche et le tourisme. Vendredi matin, des gardes-côtes philippins préparaient des barrières flottantes pour tenter de contenir un début de marée noire, d’après des images de l’Agence France-Presse. Renflouage ou pompage La veille, une traînée de 3,7 kilomètres de fuel avait été repérée. Elle proviendrait du réservoir alimentant le moteur du navire, et pas de la cargaison de fuel industriel, a déclaré, jeudi, l’amiral Armando Balilo, porte-parole des gardes-côtes. « C’est plutôt rassurant, car c’est un navire propulsé au diesel et pas au fuel lourd. Le diesel peut s’évaporer en partie, d’autant qu’il fait une trentaine de degrés : ça minimise un peu les volumes qui pourraient s’échouer à terre », commente Nicolas Tamic, directeur adjoint du Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), à Brest. Il vous reste 49.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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Après le passage du puissant typhon Gaemi, la crainte d’une marée noire aux Philippines
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