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Au Bangladesh, la genèse d’une révolution étudiante

by News7
Au Bangladesh, la genèse d’une révolution étudiante



Des manifestants célèbrent la nouvelle de la démission de la première ministre Sheikh Hasina, à Dacca, le 5 août 2024. RAJIB DHAR / AP Asif Mahmud n’est pas un habitué des arcanes du pouvoir. Le plus jeune « conseiller » – titre donné aux membres du gouvernement provisoire bangladais – reçoit, lundi 12 août, sous une fine pluie de mousson devant la Jamuna State Guest House, désormais résidence officielle du premier ministre par intérim, Muhammad Yunus, et nouveau centre du pouvoir du pays. Peu au fait du protocole de sécurité, l’impétrant, vêtu d’une élégante kurta bordeaux (longue chemise traditionnelle), n’a pas fait inscrire le nom de ses visiteurs à l’entrée du bâtiment. Sous le regard interloqué des militaires, le ministre des sports, 26 ans, sortira donc de la forteresse pour accorder sur le trottoir l’interview promise. Quelques jours auparavant, cet étudiant en linguistique occupait les rues de Dacca aux côtés de centaines de milliers de ses concitoyens pour réclamer la démission de la première ministre Sheikh Hasina, contrainte de prendre la fuite le 5 août. Des ministères à la gestion du trafic, la génération Z a, depuis, pris les commandes du pays. La police ayant déserté plusieurs jours durant, lycéens et étudiants ont régulé la circulation et gardé les bâtiments publics. Ils ont aussi repeint les murs de Dacca aux couleurs de la révolution, comme pour inscrire ce nouveau chapitre dans la mémoire de la capitale. Les slogans écrits à la hâte pour exiger le départ de la « dictatrice » ont été recouverts de peintures à la gloire du mouvement. La coalition Students Against Discrimination, qui a poussé l’autocratique Sheikh Hasina vers la sortie, a vu le jour sur le bouillonnant campus de l’université de Dacca. A l’origine de ce large rassemblement pour lutter contre les quotas dans le recrutement de la fonction publique se trouve la toute jeune organisation étudiante Ganatantrik Chhatra Shakti (Force démocratique étudiante), née neuf mois avant les manifestations géantes. Créée le 4 octobre 2023 par Asif Mahmud et ses camarades, elle a vocation à rompre avec la politique partisane qui divise le pays, et revendique n’avoir aucune affiliation aux partis existants. Embarqué par la police Le pouvoir a immédiatement senti le danger. Le jour même de la création de cette nouvelle force politique, son président, Akhtar Hossain, charismatique étudiant en droit, est attaqué par la Ligue Chhatra, l’aile étudiante de la Ligue Awami, le parti de Sheikh Hasina. Il en ressort avec une fracture dentaire. Cet homme de 27 ans à la silhouette longiligne était dans le collimateur du régime de longue date. Il a été arrêté pour ses activités politiques en 2021, en 2022, et en juillet de cette année. « Les agences de renseignement considèrent que je suis le cerveau du mouvement anti-Hasina », dit-il mi-amusé, mi-fier. Embarqué par la police le 17 juillet devant l’université de Dacca, il ne sera libéré qu’au lendemain de la chute de la « dame de fer ». Il vous reste 69.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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