La Corée du Nord a tiré une salve de missiles balistiques à courte portée tôt mercredi 18 septembre, le deuxième essai de ce type en une semaine, a annoncé l’armée sud-coréenne.Selon des experts, ils pourraient avoir un lien avec la fourniture présumée par la Corée du Nord de munitions et de missiles à Moscou pour sa guerre en Ukraine. Les Occidentaux accusent Pyongyang de livrer des armes à la Russie, ce que le régime réfute.Kim Jong-un a officiellement renoncé en janvier 2024 à tout espoir de réunification et a dissous toutes les institutions chargées des relations avec Séoul, qualifiant la Corée du Sud de « principal ennemi ».L’état-major interarmées sud-coréen a annoncé avoir « détecté et (être en train d’)analyser plusieurs missiles balistiques de courte portée lancés vers le nord-est vers 6 h 50 » locales (23 h 50 à Paris).« En prévision d’autres lancements, nos forces armées ont renforcé leur surveillance et leur vigilance, tout en partageant étroitement leurs informations » avec leurs alliés japonais et américains, a-t-il ajouté.Un parcours d’environ 400 kilomètresTokyo a confirmé ces tirs, tandis que les gardes-côtes japonais ont indiqué qu’un missile s’était déjà écrasé en mer.« Les navires sont priés de prêter attention aux informations qui leur parviennent et, s’ils aperçoivent des projectiles tombés, de ne pas s’en approcher, mais de le signaler aux gardes-côtes », ont-ils averti dans un communiqué.Le ministre japonais de la défense, Minoru Kihara, a précisé que les missiles « semblent avoir atterri sur la côte orientale de la zone continentale de la Corée du Nord », en dehors des eaux japonaises.Les missiles ont été tirés depuis la zone de Kaechon, au nord de Pyongyang, et ont parcouru environ 400 kilomètres, selon l’armée sud-coréenne.« Le lancement de missiles par la Corée du Nord est un acte de provocation manifeste qui menace gravement la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne, et nous le condamnons fermement », a déclaré l’état-major interarmées de Séoul dans un communiqué.« Nouveau type de lance-roquettes »Jeudi dernier, la Corée du Nord avait déjà tiré de multiples « missiles balistiques de courte portée » en direction de la mer, selon Séoul, ce qui constituait son premier essai d’armement majeur depuis début juillet.L’agence officielle nord-coréenne KCNA a ensuite affirmé qu’il s’agissait d’un essai d’un « nouveau type de lance-roquettes multiples de 600 mm » supervisé par Kim Jong-un.Outre ces tirs, la Corée du Nord a envoyé depuis mai près de 5 000 ballons chargés de déchets vers le sud.En réponse à ces actions, Séoul a repris la diffusion de propagande par haut-parleurs le long de la frontière, a totalement suspendu un accord conclu en 2018 dans le but de prévenir les accrochages entre les deux armées et a repris les exercices de tirs à balles réelles sur les îles frontalières et près de la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne.Liens militaires avec MoscouLa Corée du Nord a récemment renforcé ses liens militaires avec Moscou, le président Vladimir Poutine ayant effectué une rare visite à Pyongyang en juin, au cours de laquelle il a signé un accord de défense mutuelle avec Kim Jong-un.Les experts affirment que des missiles nord-coréens sont déployés en Ukraine et, la semaine dernière, un nouveau rapport de l’organisation Conflict Armament Research s’est appuyé sur une analyse des débris pour montrer que « des missiles produits cette année en Corée du Nord sont utilisés » dans l’offensive russe contre Kiev.Selon l’agence KCNA, le chef de la sécurité russe, Sergueï Choïgou, s’est rendu la semaine dernière à Pyongyang où il s’est entretenu avec Kim Jong-un.La Corée du Nord a publié la semaine dernière pour la première fois des images présentées comme celles de ses installations d’enrichissement d’uranium, à l’occasion d’une visite de Kim Jong-un qui a appelé à un renforcement des capacités nucléaires du pays.Les programmes d’armement nucléaire de la Corée du Nord sont sous sanctions de l’ONU, mais le pays ignore ces restrictions, notamment grâce au soutien de ses alliés, la Russie et la Chine.
Pyongyang tire de nouveaux missiles balistiques
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