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Au Bangladesh, Muhammad Yunus, le « banquier des pauvres » devenu chef du gouvernement

by News7
Au Bangladesh, Muhammad Yunus, le « banquier des pauvres » devenu chef du gouvernement



Le président du Bangladesh, Mohammad Shahabuddin (à gauche), fait prêter serment à Muhammad Yunus en tant que chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh, à Dacca, le 8 août 2024. MOHAMMAD PONIR HOSSAIN / REUTERS Pour prendre la mesure de la saisissante destinée du « banquier des pauvres », Muhammad Yunus, ce Prix Nobel de la paix 2006 qu’une révolution populaire et sanglante vient de propulser à la tête du Bangladesh – il a prêté serment, jeudi 8 août, en tant que chef du gouvernement intérimaire –, il faut remonter au milieu des années 1970. A l’époque, ce professeur d’économie de l’université de Chittagong, le grand port du sud bangladais, eut une drôle d’idée dans cette nation où pauvreté et surpopulation sont souvent considérées comme inéluctables : « Je me suis dit qu’il fallait changer la vie des pauvres ! », se remémorait-il en 1987, sourire aux lèvres, nous recevant dans son bureau de la capitale, Dacca. « En revenant chez moi après plusieurs années passées aux Etats-Unis, continuait-il, j’ai compris que le gouvernement était incapable de subvenir aux besoins des plus pauvres. Et je me suis fait la réflexion suivante : après tout, pourquoi ces pauvres ne pourraient-ils pas contribuer eux-mêmes à améliorer leur sort ? » Cette idée, il l’avait eue après la terrible famine qui avait décimé son pays en 1974, une tragédie qui avait fait, au bas mot, des centaines de milliers de morts. Cette famine, évidemment, n’avait fait que plonger un peu plus dans la détresse cette ancestrale terre de misère et de fertilité, irriguée par le Gange et le Brahmapoutre, mais régulièrement endeuillée et appauvrie par les cyclones et les inondations. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Bangladesh : l’armée et les étudiants s’accordent pour nommer Muhammad Yunus, le « banquier des pauvres », chef du gouvernement intérimaire Ajouter à vos sélections Poursuivant son idée, Muhammad Yunus créa en 1983 la Grameen Bank – la « banque des villages », en bengali –, une institution qui prêterait de l’argent aux plus démunis. L’essentiel, selon lui, était d’apporter le capital nécessaire à tout individu désireux de créer son entreprise, un projet devant permettre aux bénéficiaires de s’extirper de la pauvreté. « La pièce manquante du capitalisme » L’inventeur du microcrédit avait vu son idée renforcée après avoir rencontré, dans un village près de Chittagong, une femme qui fabriquait des meubles en bambou. Cette dernière lui expliqua que, après avoir payé le coût du bambou à des marchands, sa marge bénéficiaire était presque nulle. « Son travail ne lui permettait pas de survivre », constata-t-il, comprenant que « personne n’allait prêter de l’argent à de pareilles entrepreneuses, ces dernières ne pouvant fournir les garanties nécessaires. » Muhammad Yunus en eut d’ailleurs la preuve en allant rencontrer des banquiers locaux, auxquels il s’efforça d’expliquer sa ligne de pensée : « Ils s’esclaffèrent quand je leur proposai de prêter de l’argent aux pauvres », nous racontait-il encore, lui-même riant en repensant aux rires des autres. Il ne les écouta pas, bien entendu. Et décida de prêter lui-même de l’argent à des proches. La « Grameen » était née. Et avec elle, le « microcrédit » et la notion de « social business », un modèle de développement que Muhammad Yunus contribua à populariser. Il vous reste 64.78% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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