Au Brésil, des soldats chinois et américains participent ensemble à des exercices militaires



Des Marines brésiliens prennent part à l’exercice « Operation Formosa », dans l’Etat du Goias, au Brésil, le 11 septembre 2024. UESLEI MARCELINO / REUTERS Le contingent est symbolique, mais il témoigne de l’actuelle accalmie dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis autant que de l’effort du Brésil pour se positionner entre les deux grandes puissances. Pour la première fois, des soldats chinois prennent part à une série d’exercices organisés chaque année par l’armée brésilienne. Non sans une certaine ironie, l’entraînement conjoint, qui se déroule jusqu’au 17 septembre, est baptisé « opération Formosa », du nom de la ville où ils ont lieu, à 80 kilomètres de Brasilia, mais qui est également le nom – « la Belle » – que donnèrent les marins portugais à l’île de Taïwan, aujourd’hui le plus grand sujet de discorde entre Pékin et Washington. L’essentiel des 3 000 hommes déployés pour ce rendez-vous sont brésiliens, mais l’armée américaine a envoyé 56 soldats et l’Armée populaire de libération, 33. La France, l’Allemagne ou encore l’Afrique du Sud envoient également des officiers. C’est la première fois, depuis 2016, que les Etats-Unis et la Chine sont présents sur des exercices militaires conjoints. Comme en 2014, l’armée américaine avait convié cette année-là la Chine à participer au plus important exercice naval du monde, Rimpac, qui se tient au large de Hawaï tous les deux ans. Mais elle ne l’a plus invitée depuis, accusant son principal concurrent stratégique de militariser la mer de Chine méridionale, tandis que la Chine dénonce de manière plus véhémente que jamais ces entraînements comme une preuve supplémentaire de la quête d’hégémonie de Washington. Le Brésil ne cesse de renforcer ses liens avec la Chine depuis le retour à la présidence de Luiz Inacio Lula da Silva, les deux pays se posant chacun en porte-parole des nations du Sud. Son gouvernement a annoncé, en juillet, l’intention du Brésil de se joindre à l’initiative chinoise des « nouvelles routes de la soie », un cadre peu contraignant, mais que la Chine voit comme une validation de l’ordre mondial qu’elle propose. Le même mois, le ministre de la défense chinois, Dong Jun, a accueilli, à Pékin, le chef de l’armée brésilienne, Tomas Ribeiro Paiva. Les deux militaires ont dit tout leur désir d’approfondir leur coopération. L’équidistance diplomatique de Brasilia La partie américaine s’est bien gardée de commenter la présence chinoise. « L’exercice Formosa illustre le partenariat toujours si fort, depuis deux cents ans, entre les Etats-Unis et le Brésil », s’est contenté de commenter Leonard Anderson, commandant du corps des marines pour le Sud. Mais l’équidistance diplomatique pratiquée par Brasilia permet de fait une symbolique avancée, à un moment où Pékin et Washington tentent de reconstruire des voies de dialogue, notamment militaire, qu’ont déchirées les années Trump, celles de la pandémie due au Covid-19, puis l’épisode, au début de l’année 2023, du survol du territoire américain par un ballon espion chinois. Il vous reste 25.03% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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