Au Japon, les aéroports au bord de la panne sèche

Un avion de la Japan Airlines (JAL), à son arrivée à l’aéroport international de Tokyo-Haneda, le 29 décembre 2023. RICHARD A. BROOKS / AFP Les ambitions touristiques du Japon sont menacées par une panne sèche des avions de ligne. Le nombre de visiteurs étrangers continue d’exploser dans l’Archipel, avec 17,8 millions de voyageurs entre janvier et juin, un nouveau record semestriel. Mais les aéroports nippons souffrent d’un manque croissant de kérosène, une pénurie qui empêche d’assurer 140 vols supplémentaires par semaine. Alarmé, le gouvernement a autorisé, le 19 juillet, les raffineurs à augmenter leur capacité de production et appelé les maisons de commerce à importer plus de combustible. L’aéroport numéro un du Japon, Narita, près de Tokyo, est le premier concerné. Sa fréquentation a bondi de 72 % pour atteindre 35,2 millions de passagers à l’exercice clos fin mars. Et la hausse se poursuit à un rythme élevé. Il a reçu dans l’urgence, le mardi 16 juillet, une livraison directe de Corée du Sud. Le gouvernement prévoit aussi le recrutement de personnel pour le ravitaillement et d’utiliser des pétroliers normalement affectés aux liaisons internationales pour acheminer le kérosène vers les aéroports du pays, en attendant que les raffineurs nationaux augmentent leur production. « Dans tous les cas, des importations de kérosène seront encore nécessaires cet hiver », estime Shunichi Kito, le président de l’Association japonaise des producteurs de produits pétroliers. Recrutement de personnel Depuis une dizaine d’années, les raffineurs réduisent leur capacité de production en raison de la baisse de la demande intérieure due au vieillissement de la population et au développement de véhicules économes en carburant. D’où la fermeture de certaines raffineries. « Contrairement à d’autres produits pétroliers, la demande de kérosène augmente encore, car le gouvernement vise soixante millions de touristes étrangers en 2030, et nous devons donc adopter une approche à long terme », analyse le ministère de l’industrie. En 2023, l’Archipel a accueilli 23 millions de visiteurs étrangers. « Soutenir la croissance des régions » Le gouvernement veut profiter de la manne touristique pour « soutenir la croissance des régions », expliquait en janvier le premier ministre, Fumio Kishida. Il souhaite augmenter le trafic vers les zones aujourd’hui délaissées par les touristes. Il doit aussi se donner les moyens d’attirer les visiteurs attendus pour l’exposition universelle d’Osaka, qui commence en avril 2025. Ses ambitions pourraient se heurter à un autre problème : la pénurie de personnel. Le secteur pétrolier souffre d’un manque de chauffeurs de camions-citernes, aggravé par la législation entrée en vigueur en avril, qui réduit drastiquement le nombre d’heures supplémentaires des camionneurs. Il vous reste 15.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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