Après les Philippines et Taïwan, le typhon Gaemi, qui a fait au moins vingt-deux morts, prend la direction de l’est de la Chine

Des rues inondées de Kaohsiung, sur l’île de Taïwan, le 25 juillet 2024, après le passage du typhon Gaemi. CHICHEN FU / CHICHEN FU VIA REUTERS Le puissant typhon Gaemi poursuit son parcours et se dirigeait, jeudi 25 juillet, vers l’est de la Chine après avoir balayé Taïwan, où il a causé la mort de deux personnes. Mercredi, cette forte tempête accompagnée de vents violents et de fortes précipitations avait contraint les autorités taïwanaises à annuler certaines de leurs manœuvres militaires annuelles, à fermer les écoles et les bureaux ainsi qu’à évacuer des milliers de personnes des régions présentant un risque élevé de glissements de terrain. Jeudi matin, les rafales de vent mesurées étaient certes moins puissantes, atteignant 154 km/h, après que le centre du typhon se fut déplacé en direction de la mer, a fait savoir l’Administration centrale de la météorologie de Taïwan. Mais le vent et la pluie continuaient de menacer plusieurs parties de Taïwan, ainsi que les îles de Penghu, Kinmen et Matsu, a-t-elle mis en garde. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’Asie, continent le plus touché par les catastrophes climatiques en 2023 Ajouter à vos sélections La tempête, qui se dirige vers la province de Fujian, dans l’est de la Chine, a entraîné des inondations dans le sud de Taïwan. Plusieurs villes, dont Taipei, ont annoncé que les écoles et les bureaux gouvernementaux resteraient fermés pour la deuxième journée d’affilée. La Bourse est également fermée jeudi. Naufrage d’un cargo Le typhon a tué deux personnes et blessé plus de deux cents autres habitants avant même de toucher terre. Un motard a été écrasé, jeudi, par la chute d’un arbre à Kaohsiung, une ville du Sud, et une conductrice a été tuée par la chute de débris sur sa voiture dans la province de Hualien, dans l’est de Taïwan, selon les autorités. Les pompiers de l’île autonome ont fait savoir qu’un cargo battant pavillon tanzanien avait coulé au large du sud de Taïwan et que neuf de ses membres d’équipage, des ressortissants birmans, étaient portés disparus. Les marins, contraints d’abandonner le navire, ont enfilé des gilets de sauvetage mais il n’y avait pas de canots de sauvetage à bord du navire, a déclaré Hsiao Huan-chang, le responsable des pompiers lors d’une conférence de presse sur le typhon. « Ils sont tombés à la mer et flottaient [avec des gilets de sauvetage] », a précisé M. Hsiao, ajoutant que les secours avaient contacté un cargo taïwanais qui naviguait à proximité afin de leur porter secours. Il n’a pas précisé à quelle heure le navire battant pavillon tanzanien avaient coulé, mais a fait savoir que le cargo était arrivé dans la zone à 8 h 35 (2 h 35, heure de Paris). Newsletter « Chaleur humaine » Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet S’inscrire Lorsque le navire taïwanais est arrivé, « la visibilité sur les lieux était très faible et les vents étaient trop forts », a-t-il déclaré, ajoutant que des navires ou des hélicoptères seraient dépêchés dès que « les conditions météorologiques le permettr[aie]nt ». Changement climatique : des tempêtes tropicales plus intenses Taïwan connaît chaque année des tempêtes tropicales de juillet à octobre, mais les experts considèrent que le changement climatique a augmenté leur intensité. Au maximum de leur puissance, les rafales de vent qui accompagnaient Gaemi ont soufflé à 190 km/h, alors que le typhon se dirigeait vers Taïwan, ce qui a conduit les prévisionnistes à dire qu’il devrait être le typhon « le plus puissant » à toucher terre depuis huit ans. Avant de balayer l’île, Gaemi s’était abattu, mercredi, sur le nord des Philippines. Il y a accentué la mousson typique de cette époque de l’année, ce qui a provoqué des inondations dans les rues de Manille. Au moins vingt personnes sont mortes. Un canot de sauvetage dans les rues inondées de Manille, aux Philippines, à cause des pluies torrentielles provoquées par le typhon Gaemi, le 24 juillet 2024. TED ALJIBE / AFP Au sud de la capitale, dans la province de Batangas, des glissements de terrain ont coûté la vie à une femme enceinte et à trois enfants. Au nord de Manille, dans la province de Papanga, une femme et son enfant de 5 ans sont morts, également dans un glissement de terrain. Au total, au moins douze personnes ont perdu la vie en raison des pluies torrentielles qui s’abattent sur une grande partie des Philippines depuis deux semaines et ont conduit à l’évacuation de dizaines de milliers de personnes. Un pétrolier battant pavillon philippin et transportant 1,4 million de litres de pétrole a coulé jeudi au large de Manille, ont annoncé les autorités, qui tentent d’éviter une marée noire et recherchent un membre d’équipage disparu. Une enquête a été ouverte notamment pour déterminer si une perturbation d’ordre météorologique a causé le naufrage. Une vingtaine de gros orages et typhons atteignent chaque année les Philippines et les eaux avoisinantes, causant des dégâts aux habitations et aux bâtiments et provoquant la mort de centaines de personnes. Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu



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