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Dans une Birmanie aux 135 ethnies, la gageure de l’unité face à un régime militaire au bord de l’effondrement

by News7
Dans une Birmanie aux 135 ethnies, la gageure de l’unité face à un régime militaire au bord de l’effondrement



Dans un pays fracturé où les juntes au pouvoir avaient toujours réussi à s’accommoder d’une instabilité ethno-politique récurrente, la faillite du régime militaire birman est patente. Jamais, depuis l’indépendance de 1948, l’armée du Myanmar ne s’était retrouvée en si fâcheuse posture. Pour elle, la situation est pire qu’aux lendemains du départ du colon britannique, quand les guérilleros de l’ethnie karen avaient atteint les faubourgs de Rangoun, menaçant directement la capitale ; ou les jours difficiles de 1968, quand la rébellion communiste, soutenue par la Chine maoïste, se lançait à l’assaut des soldats de l’armée régulière sur les franges de l’empire du Milieu. Le régime semble au bord de l’effondrement : la galaxie protéiforme des mouvements de résistance ne cesse, au nord, au sud, à l’ouest et à l’est, d’engranger les succès militaires ; plus d’une trentaine de villes sont tombées aux mains des « révolutionnaires » en quelques mois ; les territoires contrôlés par le régime se réduisent comme peau de chagrin. Certaines sources diplomatiques à Rangoun osent même, selon la presse japonaise, chiffrer la durée de vie de la junte en mois. Pourtant, outre le fait qu’un scénario brutal style chute de Saïgon (1975) ou de Kaboul (2021) est loin d’être une certitude – l’armée birmane reste forte, bien équipée et constitue l’ossature même de l’Etat, ou ce qu’il en reste –, la question essentielle n’est peut-être plus seulement celle du moment et des modalités d’une chute de régime. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Birmanie : malgré la guerre civile, à Rangoun, les « bars, boîtes de nuit et karaokés affichent complet » Alors que la date du 1er février vient de marquer le troisième anniversaire du coup d’Etat de 2021 qui a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi, une autre incertitude se profile : quelle forme va prendre la Birmanie de demain en cas de défaite de l’armée ? Comment un pays, de longue date impuissant à devenir un « Etat-nation(s) », pourra-t-il se recomposer en une vraie fédération que les ethnies minoritaires (30 % de la population) et leurs guérillas respectives appellent de leurs vœux ? L’ethnie majoritaire des Bamar, qui phagocyte le pouvoir, acceptera-t-elle de faire de nécessaires concessions, comme le promettent désormais certaines de ses élites passées au côté de la résistance ? « Désunion nationale » Le gouvernement d’unité nationale (NUG), instance en exil de la « révolution » et émanation de l’ex-gouvernement de Mme Suu Kyi, aujourd’hui incarcérée, a certes signé une « charte fédérale » avec les principales organisations des résistants « ethniques ». Promesse a donc été faite que, en cas de victoire de l’opposition armée, la nouvelle Birmanie respectera les droits de tous ces citoyens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse. Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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