Le ministre indonésien des affaires religieuses, Yaqut Cholil Qoumas, accueille le pape François à l’aéroport international Soekarno-Hatta, à Tangerang, près de Djakarta, en Indonésie, mardi 3 septembre 2024. GUGLIELMO MANGIAPANE/REUTERS A 87 ans, le pape François est presque infirme : il se déplace en fauteuil roulant la plupart du temps, ou lentement, à l’aide d’une canne. Sa faiblesse n’entame en rien son ambition, puisqu’il s’apprête à effectuer son plus long voyage, à la fois en distance (plus de 30 000 kilomètres) et en durée, depuis son accession à la tête de l’Eglise catholique, en 2013. Mardi 3 septembre, le pape est arrivé en Indonésie, accueilli par une petite cérémonie à l’aéroport de Djakarta, et doit se rendre, jusqu’au 13 septembre, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental et à Singapour. Peu après le décollage de Rome, il est allé saluer un par un les 80 journalistes qui le suivent, comme à son habitude, alors que, lors des voyages précédents, il les recevait sans quitter son siège. Il entend bien continuer à diffuser la parole de l’Eglise partout où vivent des catholiques et porter les thèmes qui lui sont chers, comme le dialogue interreligieux, la représentation des pays du Sud sur la scène internationale, la justice sociale et la préservation de l’environnement, des enjeux majeurs pour ces Etats insulaires. Le pape se voit comme un missionnaire : pour son 45e voyage, il suivra en partie les traces de saint François Xavier, le fondateur des jésuites, dont Jorge Mario Bergoglio fut membre en Argentine avant de devenir le pape François. « Il y a pour le pape l’idée que l’Eglise doit être présente dans les périphéries, là où le christianisme n’est pas suffisamment présent et là où l’attention du monde n’est pas suffisamment portée », explique François Mabille, spécialiste des acteurs religieux à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Il l’a fait très concrètement en nommant ces dernières années des cardinaux dans chacun des pays qu’il s’apprête à visiter. Dans ces pays marqués par une grande diversité ethnique, linguistique et religieuse, l’Eglise catholique doit ménager les cultures locales, l’un des sujets délicats dans la diffusion de la foi. « L’un des enjeux pour le catholicisme, c’est à la fois d’être présent, de gagner des parts de marché et, en même temps, de respecter ou d’intégrer les valeurs locales », poursuit M. Mabille. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Visite du pape à Marseille : pourquoi François vient « en Méditerranée » et « pas en France » Ajouter à vos sélections Accompagné d’une délégation du Vatican, le pape commencera son périple à Djakarta, la vibrante capitale de l’Indonésie, premier pays musulman au monde en matière de population. Le pape François pourra mettre en avant le dialogue avec l’islam, l’un des thèmes phares de son pontificat, avec une rencontre interreligieuse, jeudi 5 septembre, dans la grande mosquée Istiqlal. « Le Vatican apprécie l’harmonie entre les communautés religieuses en Indonésie et souhaite même apprendre des choses sur l’islam en Indonésie », a déclaré le cardinal Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Djakarta, à des journalistes locaux, le 29 août. En 1961, le fondateur de la République d’Indonésie, Sukarno, avait choisi de construire l’édifice religieux juste en face de la cathédrale Sainte-Marie-de-l’Assomption, en symbole de la coexistence heureuse des religions. Surfant sur ce symbole, le président actuel, Joko Widodo, a prévu d’inaugurer en présence du pape un « tunnel de la fraternité » entre les deux lieux de culte, séparés par une autoroute. Il vous reste 60.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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En Asie, la tournée du pape François en faveur de l’entente interreligieuse
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