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en Asie, le combat abolitionniste piétine

by News7
en Asie, le combat abolitionniste piétine



La décision était très attendue. La Cour constitutionnelle de Taïwan a jugé vendredi 20 septembre que le recours à la peine capitale était constitutionnel, rejetant une demande collective formulée par l’ensemble des 37 Taïwanais bloqués dans le couloir de la mort, auxquels s’étaient joints Amnesty International et la Coalition mondiale contre la peine de mort.Si la plus haute cour de l’île a confirmé la constitutionnalité du châtiment suprême, elle a toutefois précisé que son champ d’application devait être limité à « des circonstances spéciales et exceptionnelles ». Elle a aussi jugé que la peine de mort ne pouvait être prononcée contre les accusés atteints de troubles mentaux, « même quand leur santé mentale n’a pas eu d’influence sur leur crime ».► Taïwan : la dernière exécution en avril 2020L’annonce constitue un revers pour le mouvement abolitionniste en Asie de l’Est, alors qu’une décision de la justice taïwanaise favorable aux plaignants aurait permis d’ouvrir la voie à l’abolition de la peine capitale dans l’île, où environ 85 % de la population reste en faveur du maintien du châtiment.Cette tendance est assez générale dans la région, où seuls six pays (Bhoutan, Cambodge, Mongolie, Népal, Philippines, Timor oriental) ont aboli la peine de mort. Brunei, la Corée du Sud et le Laos ont quant à eux instauré un moratoire sur les exécutions.Les lois taïwanaises prévoient la peine de mort pour une cinquantaine d’infractions, dont le trafic de drogue. Dans la pratique, elle n’est désormais prononcée que dans des affaires de meurtre. Un moratoire avait par ailleurs été appliqué entre 2006 et 2009. Mais la peine de mort a de nouveau été appliquée à partir de 2010 et 35 exécutions ont eu lieu depuis, dont la dernière en avril 2020.► Chine : le pays ayant exécuté le plus de personnes en 2023Selon Amnesty International, la Chine est le pays ayant procédé au plus grand nombre d’exécutions en 2023, avec plusieurs milliers de personnes exécutées selon une estimation de l’organisation. Toutefois, aucun nombre exact n’est communiqué par le gouvernement chinois, qui n’a montré aucune intention d’abolir le châtiment suprême.Le nombre réel de condamnations à mort reste également un secret d’État pour la Corée du Nord et le Vietnam, soupçonnés de procéder à de nombreuses exécutions, précise Amnesty International.Le régime de Kim Jong-un est notoirement connu pour son recours aux exécutions publiques. Un homme de 22 ans a été ainsi exécuté en public en 2022 pour avoir écouté et partagé de la musique K-pop et des films sud-coréens.► Japon : des châtiments exclusivement par pendaisonAvec les États-Unis, le Japon est l’une des rares démocraties à pratiquer encore la peine de mort. Elle y est appliquée par pendaison, principalement contre les auteurs de plusieurs meurtres commis avec circonstances aggravantes. La dernière condamnation à mort remonte à 2022.Le débat sur la peine de mort reste peu présent au Japon : la population est majoritairement favorable à son maintien, selon des sondages, et les responsables politiques n’ont pas l’intention de l’abolir. En juin 2024, l’archipel comptait 107 détenus dans le couloir de la mort.► Peine de mort pour trafic de drogue en Asie du Sud-EstPlusieurs pays d’Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie, Singapour, Thaïlande) appliquent couramment la peine capitale pour des infractions aux stupéfiants, classés parmi les crimes les plus graves, et qui constituent en conséquence la majorité des sentences de mort rendues et exécutées.Un Français a notamment été condamné à mort en mai 2019 en Indonésie pour trafic de drogue, mais un tribunal a décidé en août de la même année de ramener sa peine à dix-neuf ans de prison.► En Birmanie, reprise de la peine capitale après trente-quatre ans d’arrêtLa junte militaire birmane, au pouvoir depuis février 2021, a exécuté en juillet 2022 quatre prisonniers condamnés à mort. La peine de mort n’avait pourtant pas été appliquée en Birmanie depuis 1988. Une centaine de condamnations à mort ont été prononcées à l’encontre des opposants politiques depuis le coup d’État, selon les Nations unies.



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