En Birmanie, les inondations meurtrières aggravent la crise humanitaire



Des volontaires traversent en bateau une zone inondée, à la recherche de personnes bloquées à la suite du passage du typhon Yagi dans la ville de Taungu, en Birmanie, le 17 septembre 2024. STRINGER / REUTERS En Birmanie, les inondations et les destructions provoquées par la tempête tropicale Yagi, depuis le 13 septembre, sont une double peine pour la population, qui, dans nombre de régions, a déjà été déplacée ou affectée par les combats qui opposent la junte militaire à la résistance armée. De plus, l’économie du pays est au bord de l’effondrement. Alors que le régime a estimé officiellement le bilan, le 18 septembre, à 268 morts et 88 disparus, le gouvernement souterrain de la résistance, appelé gouvernement d’unité nationale (NUG), évalue le nombre de morts et de disparus à au moins 1 000. Il accuse la junte d’avoir mal géré les retenues d’eau, et d’avoir très mal informé la population. Le général Min Aung Hlaing, le chef de la junte qui a renversé Aung San Suu Kyi en 2021, a reconnu avoir été surpris par l’ampleur des destructions. Le militaire putschiste apparaît en une du quotidien Global New Light of Myanmar, porte-voix officiel de la junte, du jeudi 19 septembre, au chevet de victimes dans un district rural autour de Naypyidaw, la capitale très protégée du régime, promettant de « faire tout ce qui est possible pour retourner à la normale ». Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Birmanie, le cyclone Mocha frappe un pays en pleine crise humanitaire et politique Ajouter à vos sélections Min Aung Hlaing a aussi appelé son administration à recevoir de l’aide internationale, un changement de posture pour la junte, qui a plusieurs fois rejeté par le passé tout soutien étranger. En mai 2023, Naypyidaw avait même bloqué l’autorisation d’accès d’agences internationales à des régions touchées par le cyclone Mocha, dans l’Etat Rakhine. Accaparer l’aide Cette « ouverture » est d’abord un signe de faiblesse : l’armée birmane est dépassée par les offensives de la résistance armée depuis les zones périphériques du pays, et a instauré la conscription forcée jusqu’à 35 ans, désorganisant un peu plus l’économie. Même dans les parties centrales de la Birmanie, les pénuries touchent un nombre croissant de produits de base. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Birmanie, la junte militaire en pleine déroute économique Ajouter à vos sélections Les observateurs craignent que l’objectif ne soit d’accaparer de l’aide internationale pour les régions touchées sous contrôle de l’armée, en particulier autour de Naypyidaw, mais aussi dans certaines parties de la région de Sagaing, autour de Mandalay, et dans le sud de l’Etat Shan, un bastion loyaliste où les inondations ont provoqué de gros dégâts. Or, depuis bientôt deux ans, la résistance tente, en vain, d’obtenir des agences internationales qu’elles traitent avec le NUG et acheminent de l’aide par les pays frontaliers directement dans les territoires sous contrôle des groupes armés ethniques en conflit avec la junte. L’équation est compliquée : toute agence onusienne qui s’y emploierait perdrait son autorisation officielle d’opérer à l’intérieur de la Birmanie. Et un pays frontalier comme la Thaïlande, par exemple, ne peut prendre le risque d’offenser le régime birman en réceptionnant de l’aide internationale pour le compte de la résistance. Il vous reste 44.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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