En Chine, un sous-marin à propulsion nucléaire de dernière génération sombre à quai



Image satellite montrant ce qui semble être un sous-marin chinois submergé, dans un chantier naval près de Wuhan, en Chine, le 15 juin 2024. PLANET LABS PBC/AP L’armée chinoise a subi un sérieux revers au printemps, avec le naufrage d’un de ses sous-marins à propulsion nucléaire de dernière génération qui était en construction sur un chantier naval, a révélé, jeudi 26 septembre, le Wall Street Journal. L’incident, resté secret jusqu’à présent, a été confirmé, dans la foulée, par des responsables du département d’Etat américain. La Chine n’a fait aucun commentaire. La submersion est certes l’une des compétences attendues d’un sous-marin, mais ce plongeon semble avoir échappé à tout contrôle : d’après des images satellites diffusées par la société américaine Planet Labs, le navire qui était amarré, mi-mai, sur un chantier naval de Wuhan, au bord du fleuve Yangzi, dans le centre de la Chine, est soudain apparu submergé, mi-juin, avec des grues s’activant autour de lui, possiblement pour le remettre à flot. D’après les informations du Wall Street Journal, le vaisseau était le premier exemplaire de sous-marin nucléaire de classe Zhou, un nouveau type de bâtiments équipés d’une technologie censée être particulièrement discrète au fond des eaux. Il a pu être récupéré, mais sa remise en état pourrait représenter des mois de travail si l’eau a pu s’infiltrer à l’intérieur. Pouvoir envahir Taïwan dès 2027 Cet accident est un raté important pour le programme de sous-marins chinois. Malgré ses efforts de modernisation, l’Armée populaire de libération (APL) pâtit toujours de faiblesses majeures, notamment du fait de la corruption qui règne en son sein. L’armée a subi une importante purge en 2023 qui a coûté leur poste aux deux généraux responsables de la force des missiles – chargée d’une partie de la dissuasion chinoise –, ainsi qu’au ministre de la défense Li Shangfu, remplacé en octobre 2023. Or la révélation de ce naufrage survient au lendemain d’un essai de tir de missile balistique intercontinental dans le Pacifique, le premier depuis les années 1980 hors du territoire chinois, justement censé effacer ces déboires. Cet accident de construction, opportunément révélé par le renseignement américain, s’inscrit dans un contexte de concurrence féroce entre les Etats-Unis et la Chine, notamment dans le domaine naval militaire. Depuis 2020, Pékin a en effet dépassé Washington en nombre de coques. La flotte chinoise compte désormais environ 370 bâtiments, selon le dernier rapport du département de la défense américain sur l’état de l’armée chinoise, paru fin 2023, alors que les Etats-Unis demeurent sous le seuil des 300, notamment pour des raisons de saturation de leurs chantiers navals. Il vous reste 46.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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