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En Corée du Sud, la colère des médecins dépasse la question du numerus clausus

by News7
En Corée du Sud, la colère des médecins dépasse la question du numerus clausus



Des professeurs de médecine font la queue pour présenter leur démission lors d’une réunion à l’université de Corée à Séoul, lundi 25 mars 2024. YOON DONG-JIN / AP Après les étudiants et les internes, les professeurs de médecine s’engagent dans la lutte contre le projet gouvernemental d’augmentation du numerus clausus. Ils ont présenté lundi 25 mars leur démission symbolique et vont réduire à 52 heures par semaine leur volume de travail (durée légale du travail) contre 80 heures en moyenne. « A partir du 1er avril, nous limiterons nos activités aux urgences et à la chirurgie pour les patients en état critique », a expliqué Cho Yun-jung, de l’Association des professeurs de médecine lors d’une conférence de presse le 20 mars. Ils rejoignent un mouvement lancé après l’annonce en février, et confirmée le 20 mars par le gouvernement, d’une augmentation de 2 000 du nombre d’étudiants en médecine, pour le porter à 5 058. Séoul veut ainsi compenser une pénurie de médecins, estimée à 15 000 d’ici à 2035, dans un pays au vieillissement accéléré. Le monde médical s’oppose à un texte jugé simpliste, menaçant pour la qualité des soins et éludant les réformes structurelles dont a besoin la médecine sud-coréenne, réputée de haut niveau mais minée par des déséquilibres entre les spécialités et des préoccupations essentiellement économiques. Il reproche aussi au gouvernement d’avoir lancé une réforme « populiste » à l’approche des élections législatives du 10 avril. D’où ce mouvement massif – et impopulaire – porté par les étudiants en médecine, dont 93 % ont remis leur démission. La crise a fortement perturbé les services de soins, obligeant le gouvernement à mobiliser les médecins militaires et retraités. « Esclaves modernes » « Cela nous brise le cœur de laisser nos patients. Mais le système actuel ne fonctionne pas », déplore Park Dan, président du syndicat des internes. Ces derniers peuvent constituer plus de 40 % du personnel dans les grands hôpitaux universitaires et jouent un rôle essentiel aux urgences, dans les soins intensifs et au bloc opératoire. « Nous sommes des esclaves modernes. Nous travaillons sur des contrats d’un an et ne sommes pas soumis aux lois du travail. Nous enchaînons les semaines de 100 heures pour des salaires de misère », déplore l’un d’eux, qui requiert l’anonymat. Ils touchent en moyenne 3,98 millions de wons par mois (2 750 euros) pour 80 heures, soit 11 400 wons de l’heure (7,80 euros), 2 000 wons (1,40 euro) de plus que le salaire minimum. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Corée du Sud, une grève des médecins provoque le chaos dans les hôpitaux Ajouter à vos sélections Ils représentent donc une main-d’œuvre bon marché pour des établissements qui, pour faire des économies, embauchent peu de spécialistes, tandis que ces derniers partent dans le secteur privé pour gagner plus d’argent. Il vous reste 53.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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