En Corée du Sud, le gouvernement annonce la suspension des médecins en grève

Dans un contexte de grèves massives en réaction à un projet de réforme des études dans le domaine de la santé, le gouvernement sud-coréen a fait savoir, lundi 4 mars, qu’il suspendrait les autorisations d’exercer des jeunes médecins démissionnaires s’ils ne reviennent pas travailler. Environ 10 000 internes en médecine, soit 80,8 % de la main-d’œuvre en formation, ont démissionné depuis deux semaines. Ils protestent contre le projet du gouvernement d’augmenter les admissions dans les facultés de médecine de 65 % à partir de l’année prochaine pour lutter contre les pénuries et le vieillissement de la population. « A partir d’aujourd’hui, le gouvernement applique les mesures légales », a déclaré le deuxième vice-ministre de la santé, Park Min-soo, en conférence de presse. Les professionnels en grève ont poursuivi leur mouvement malgré la date limite du 29 février fixée par le gouvernement pour la reprise du travail et sont, à ce titre, passibles de poursuites judiciaires. « S’ils violent l’ordre de reprise du travail du gouvernement, une suspension de trois mois est inévitable », a précisé M. Park, ajoutant que des inspections seraient effectuées lundi pour constater qui est revenu travailler. Si « l’absence des médecins est confirmée » sur place, ils seront notifiés par le gouvernement des procédures de suspension de leur licence professionnelle. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Corée du Sud, une grève des médecins provoque le chaos dans les hôpitaux Ajouter à vos sélections Etat d’alerte sanitaire au plus haut niveau Depuis le 23 février, la Corée du Sud a porté son état d’alerte sanitaire au plus haut niveau après la vague de démissions massives des internes. Les médecins sont considérés comme des travailleurs essentiels en Corée du Sud et la loi leur interdit de faire grève. Selon le ministère de la santé, environ la moitié des opérations chirurgicales prévues dans certains grands hôpitaux ont été annulées depuis la fin de février. Malgré les appels répétés du gouvernement, les retours au travail des internes sont restés « minimes », a précisé le numéro 2 du ministère de la santé. Séoul est resté ferme sur son projet de réforme, affirmant avoir l’un des ratios médecins/patients les plus faibles parmi les pays développés. Les médecins démissionnaires soutiennent que cette réforme nuirait à la qualité des soins. Les partisans du projet estiment que les médecins sont surtout préoccupés par le fait que les réformes pourraient dégrader leur salaire et leur statut social. Selon les sondages, jusqu’à 75 % de la population sud-coréenne soutient l’augmentation des admissions dans les écoles de médecine, les résidents de régions éloignées ayant du mal à accéder à des soins de qualité. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La Corée du Sud, championne de la dénatalité Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu



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