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En Inde, Narendra Modi traque ses « ennemis de l’intérieur » au sein de la société civile

by News7
En Inde, Narendra Modi traque ses « ennemis de l’intérieur » au sein de la société civile



Son nom est régulièrement cité dans la liste des favoris pour le prix Nobel de la paix. Cet homme de 68 ans a consacré sa vie à la lutte contre le communautarisme en Inde et à la défense des musulmans. Harsh Mander, ancien haut fonctionnaire et infatigable militant des droits humains, s’est réveillé le 2 février à 7 h 30 avec les agents du Central Bureau of Investigation (CBI), l’équivalent du FBI américain, à la porte de son domicile, dans le sud de New Delhi. Les policiers le soupçonnent d’avoir reçu illégalement des financements de l’étranger. Trois heures de perquisition à l’issue desquelles il a simplement déclaré : « Ma vie et mon travail sont ma seule réponse. » Dans son modeste bureau du Centre for Equity Studies, le cercle de réflexion qu’il a créé en 2001, Harsh Mander a affiché une photographie de Martin Luther King. Un autre cliché en noir et blanc représente le Mahatma Gandhi aux côtés de Jawaharlal Nehru et de Maulana Azad, trois figures du combat pour l’indépendance de l’Inde et l’instauration d’un Etat laïque et multiconfessionnel. Des valeurs que Harsh Mander continue de défendre coûte que coûte face aux nationalistes hindous à la tête du pays depuis dix ans, partisans d’une nation purement hindoue, aux antipodes de celle des pères fondateurs. En 2017, alors que les lynchages de musulmans se multipliaient à travers l’Inde, il avait parcouru le pays avec sa Karwan-e-Mohabbat, (« caravane de l’amour »), pour « demander pardon » aux victimes et les « assurer que leur drame ne tomberait pas dans l’oubli ». Harsh Mander, portant un masque à l’effigie d’un militant étudiant arrêté lors d’une conférence de presse, au Press Club of India, le 16 septembre 2020, à New Delhi. Harsh Mander, portant un masque à l’effigie d’un militant étudiant arrêté lors d’une conférence de presse, au Press Club of India, le 16 septembre 2020, à New Delhi. MAYANK MAKHIJA / NURPHOTO VIA AFP Cet auteur prolifique – vingt-cinq livres à son actif – et chroniqueur régulier de la presse indépendante a vu défiler dans ses bureaux la plupart des agences d’enquête gouvernementales : le CBI, donc, mais aussi le fisc, le Directorate of Enforcement, spécialiste des délits économiques, et même la Commission nationale pour la protection des droits de l’enfant. Jamais un acte d’accusation n’a été présenté contre lui devant un tribunal, mais en juin 2023, le ministère de l’intérieur a décidé de suspendre la licence de son groupe de réflexion, qui lui permettait de recevoir des contributions étrangères. Lire aussi | L’Inde rétrogradée au rang d’autocratie Ajouter à vos sélections Privé de ressources, Harsh Mander tente de maintenir en vie son centre de recherche à l’aide de financements participatifs pour éviter de licencier son personnel – quatre employés aujourd’hui, contre plus d’une centaine autrefois – et continuer d’agir en faveur des victimes de crimes de haine. L’acharnement des autorités à son égard a suscité un grand émoi. Dans une lettre rendue publique le 3 février, 250 personnalités ont dénoncé une « chasse aux sorcières vindicative », « des accusations entièrement fabriquées et sans aucune base matérielle ». D’après les signataires, « ces attaques flagrantes contre Harsh Mander et le Centre for Equity Studies constituent une attaque contre l’ensemble de la société civile indienne et contre tous ceux qui œuvrent à la promotion des valeurs constitutionnelles ». Il vous reste 87.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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