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en maîtres de Dacca, les étudiants savourent une liberté nouvelle

by News7
en maîtres de Dacca, les étudiants savourent une liberté nouvelle



« Il n’y a plus aucun agent de la circulation, alors c’est nous qui nous en chargeons », explique Lima Akter, 22 ans. L’étudiante a enfilé un gilet jaunet et rythme au sifflet le trafic de SUV, bus à deux étages et vélos-rickshaws sur un grand carrefour de Gulshan, le quartier des affaires de Dacca, la capitale du Bangladesh. « Il fait chaud mais les habitants viennent nous soutenir avec de la nourriture et des boissons ! », raconte la jeune femme, enthousiaste.Il y a une semaine, ils occupaient les rues pour chasser Sheikh Hasina, la première ministre contrainte à fuir, accusée d’avoir confisqué le pouvoir. Après avoir affronté sa police, qui a tué des centaines de personnes lors de ce soulèvement, les étudiants la remplacent. Alors que la vie reprend son cours à Dacca, mégapole ultra-dense de plus de 20 millions d’habitants, les forces de l’ordre, inquiètes des « retrouvailles » avec la jeunesse, se font attendre.Partout dans la capitale, ce sont donc les étudiants qui assurent la circulation, l’ordre et l’encadrement des divers rassemblements politiques et citoyens. La situation est surréaliste mais les habitants, solidaires de leurs revendications démocratiques, coopèrent joyeusement avec les nouveaux chefs d’orchestre de la ville.Une liberté nouvelleLa jeunesse savoure une liberté presque vertigineuse. « Sheikh Hasina est restée au pouvoir seize ans, je n’ai connu que son autocratie », témoigne Nadia, future enseignante, sur le campus de l’université, où la révolte a commencé il y a un peu plus d’un mois. « La liberté dont nous rêvions depuis longtemps est subitement là et c’est comme dans un rêve. »La plupart des étudiants sont enthousiastes à l’évocation du nom de Muhammad Yunus. Après la chute de Sheikh Hasina, la jeunesse a plébiscité le choix du Prix Nobel de la paix 2006 pour assurer la continuité de l’État, avant des élections promises « d’ici à quelques mois » – la date n’a pas encore été fixée. Après avoir prêté serment jeudi, l’« homme sage » de 84 ans a composé un gouvernement intérimaire qui compte notamment deux leaders étudiants de 25 ans, une première au Bangladesh.Dans les rues de Dacca, les slogans révolutionnaires qui avaient envahi les murs sont peu à peu remplacés par des messages d’espoir. « Sur le coup de la colère, nous avions recouvert les portraits liés au régime de slogans très violents », raconte Fabia, étudiante de 21 ans, les mains dans la peinture avec son groupe d’amies. « Désormais, nous peignons le Bangladesh que nous voulons pour demain. »La crainte d’une « autocratie étudiante »Les étudiants s’illustrent aussi en assurant la sécurité de la capitale, alors que le soulèvement s’est accompagné de saccages et de vols dans le pays. La nuit, l’ambiance se fait parfois plus tendue alors que des groupes de jeunes patrouillent avec des bâtons pour dissuader les voleurs.En l’absence de données précises, il est difficile d’évaluer la situation sécuritaire dans le pays. De nombreuses rumeurs circulent, ajoutant à l’anxiété, notamment celle des 8 % d’hindous vivant dans ce pays majoritairement musulman, qui dénoncent des persécutions de masse, sans que celles-ci soient établies. Samedi, ils ont manifesté par milliers dans le centre-ville de Dacca, encadrés par les étudiants.« Les étudiants font un travail formidable mais ne sont pas formés pour tenir un pays », met en garde Zillur Rahman, du groupe de réflexion Center for Governance Studies. Il s’inquiète d’une possible « autocratie étudiante » si la police ne revient pas.La confiance entre les deux parties s’annonce longue à reconstruire. Pour l’un de ses premiers déplacements comme chef du gouvernement intérimaire, Muhammad Yunus s’est rendu samedi à Rangpur, dans le nord du pays, pour rencontrer la mère d’Abu Sayeed, le premier étudiant tombé sous les balles lors du soulèvement._____________________________Un gouvernement intérimaire d’opposantsMuhammad Yunus dirige un gouvernement composé de dix-sept « conseillers » au sein duquel il a pris un super portefeuille englobant les transports, la terre, la défense, l’aviation et l’énergie.Le cabinet compte notamment deux leaders étudiants : Nahid Islam, aux télécommunications, et Asif Mahmud, aux sports.Les finances sont confiées à Salehuddin Ahmed, ex-gouverneur de la banque centrale.Les affaires étrangères sont confiées à Touhid Hossain, ancien diplomate.Syeda Rizwana Hasan, avocate qui s’est battue contre les industriels déversant des déchets toxiques dans les cours d’eau, sera à l’environnement et au changement climatique.L’ancien général Sakhawat Hossain sera chargé des affaires intérieures.



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