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En Mongolie, un système démocratique coincé entre deux superpuissances autoritaires

by News7
En Mongolie, un système démocratique coincé entre deux superpuissances autoritaires



Une femme vote aux élections législatives mongoles, à Oulan-Bator, le 28 juin 2024. HECTOR RETAMAL / AFP Pendant les dix-sept jours qu’a duré la campagne des élections législatives en Mongolie, les candidats ont sillonné les quartiers d’Oulan-Bator, où vit la moitié des 3,3 millions d’habitants du pays, et parcouru les steppes pour aller à la rencontre des électeurs. Les affiches arborant leurs photos ont gagné les rues. Dans la presse, on a débattu. Puis, en ce vendredi 28 juin, les citoyens se sont rendus aux machines à voter. Comme elle le fait depuis maintenant trois décennies, la Mongolie a élu son nouveau Parlement selon un processus globalement respectueux des normes démocratiques, malgré certaines dérives. Ce fonctionnement démocratique est un événement en soi, pour un Etat coincé entre les deux plus grandes puissances autoritaires de la planète, la Chine et la Russie. Les électeurs, dans ce pays grand comme trois fois la France mais qui est le moins densément peuplé de la planète, ont redonné une courte majorité à la formation qui tient le Parlement depuis huit ans, le Parti du peuple mongol (MPP). Elle devrait néanmoins permettre au premier ministre sortant, Luvsannamsrain Oyun-Erdene, 44 ans et formé à Harvard, de se maintenir. Héritier du parti unique de la période soviétique, le MPP remporte selon des résultats temporaires tout juste 68 à 70 sièges du Parlement, le Grand Khoural d’Etat, qui vient d’être réformé pour introduire une dose de proportionnelle et compte désormais 126 députés. Un net recul pour ce parti qui en 2020 avait remporté 62 des 76 sièges que comptait alors la Chambre. Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, progresse, lui, à 40 sièges. Ce recul de la formation au pouvoir s’explique par le désenchantement de la population dans un pays qui, avec le développement économique qu’apporte notamment l’exploitation minière, voit également progresser la corruption et les inégalités. Le paysage d’Oulan-Bator est témoin de cette rapide progression. Le pays a vu son PIB bondir de 7 % en 2023. Dans la capitale mongole, entre les vieux bâtiments rappelant l’influence russe, poussent des tours dépassant la centaine de mètres, beaucoup construites il y a moins d’une décennie. La production de charbon, livré en volumes importants à la Chine voisine, a en particulier contribué à cette croissance. Dérive « singapourienne » Mais beaucoup de citoyens ont le sentiment que cette nouvelle économie ne leur profite pas directement, qu’elle abreuve une élite bien connectée et nourrit la prévarication. En décembre 2022, des manifestants s’étaient mobilisés malgré le froid impitoyable de l’hiver mongol pour dénoncer la disparition de 385 000 tonnes des stocks de charbon d’une entreprise d’Etat, Erdenes Tavan Tolgoï, transportés, hors de toute transparence comptable, vers la Chine voisine. Un pillage d’un montant équivalent à une douzaine de milliards d’euros. « Les gens ont le sentiment que la richesse nationale, en particulier le charbon, ne bénéficie pas directement à tous, qu’elle passe entre les mains d’une classe qui s’est déjà enrichie », constate Amar Adiya, le fondateur du site d’information Mongolia Weekly. Il vous reste 40.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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