Entre le défenseur des baleines Paul Watson et le Japon, une épreuve de force de longue haleine



Manifestation de soutien au fondateur canadien de l’ONG Sea Shepherd Conservation Society, Paul Watson, à Paris, le 3 août 2024. THIBAUD MORITZ / AFP Depuis six semaines, le capitaine Paul Watson, le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, attend dans une cellule du centre pénitentiaire de Nuuk, au Groenland, d’être fixé sur son sort. Mercredi 4 septembre, le tribunal de la ville doit se prononcer sur son maintien en détention provisoire, déjà confirmé lors d’une précédente audience, le 15 août, ou bien sur sa liberté conditionnelle. Le gouvernement danois – auquel le territoire du Groenland est rattaché – doit par ailleurs dire s’il accède à la demande d’extradition faite par le Japon. Une décision politique pour laquelle aucune date n’a été annoncée. Au même moment, mercredi, un rassemblement des soutiens du défenseur des cétacés et de la faune marine est prévu place de la République, à Paris. Hervé Berville, le secrétaire d’Etat démissionnaire à la mer et à la biodiversité, a notamment annoncé sa présence. Cet été, la mobilisation en faveur du Canado-Américain, âgé de 73 ans, a pris de multiples formes. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes en France, son pays d’accueil à plusieurs reprises. Des personnalités comme la naturaliste Jane Goodall, l’océanographe vedette Sylvia Earle, l’acteur Pierce Brosnan, le réalisateur James Cameron, Brigitte Bardot ou le président de la République, Emmanuel Macron, ont pris la parole en sa faveur. Plus de 100 000 personnes ont signé une pétition réclamant sa libération. Le 21 juillet, Paul Watson a été interpellé à bord de son navire, le John-Paul-DeJoria-II, lors d’une escale dans le port de la capitale du Groenland pour se ravitailler en carburant. Il est arrêté et aussitôt menotté en raison d’un mandat d’arrêt international émis à son encontre par Tokyo, qui demande son extradition dix jours plus tard. En réalité, voilà des années que le secteur de la pêche industrielle japonaise souhaite mettre fin aux activités de celui qui s’est à de nombreuses reprises interposé entre les baleines et ses harpons. Dans l’Archipel, le militant à la barbe blanche est qualifié d’« écoterroriste », lui qui ne cache pas avoir coulé en 1986 deux navires baleiniers – vides et à quai – en Islande. Une si longue traque évoque fatalement celle du capitaine Achab aux trousses de Moby Dick, le cachalot blanc géant, dans le roman d’Herman Melville. Manifestement, les baleiniers ont la mémoire longue : la plainte visant l’activiste a trait à des événements qui se sont produits dans l’océan Austral en février 2010 et a été transmise à Interpol en 2012. Notice rouge non désactivée Que lui est-il reproché ? « M. Watson est recherché par le Japon en vue de poursuites pénales pour “entrée par effraction sur un navire, atteinte aux biens, entrave à l’activité imposée par la force et coups et blessures” en rapport avec deux attaques perpétrées contre des baleiniers japonais », précise le bureau de presse d’Interpol sollicité par Le Monde. Ces derniers temps, la notice rouge le concernant avait disparu du site de l’Organisation internationale de police criminelle. Cela ne signifiait pas qu’elle était désactivée. « La plupart des notices rouges sont à l’usage exclusif des services chargés de l’application de la loi », explique Interpol, précisant que seulement 10 % d’entre elles environ sont rendues publiques. Autrement dit, pas besoin qu’une procédure soit connue pour être appliquée à l’autre bout du monde, même si elle relève de simples infractions, qui plus est contestées. Il vous reste 58.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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