News7News 7
HomeNewsHongkong, un espace de fragile liberté pour les artistes

Hongkong, un espace de fragile liberté pour les artistes

by News7
Hongkong, un espace de fragile liberté pour les artistes



« Sad Leaders in Space », de Bo Choy, installation vidéo présentée dans le cadre de l’exposition « Only A Joke Can Save Us », organisée par Tiffany Leung et Eunice Tsang, à Current Plans, à Hongkong, en 2021. CURRENT PLANS Des armées d’employés qui marchent au pas, s’accroupissent, se relèvent, entonnent des hymnes à pleins poumons, le visage tendu vers le ciel… Les uniformes changent, les chorégraphies aussi, mais ce rituel est peu ou prou le même dans toutes les grandes villes de Chine où l’artiste chinois Zhou Tao s’est rendu en 2008. Sa vidéo, présentée au M+, le grand musée d’art contemporain de Hongkong, dans la première salle de la Sigg Collection, une donation faite par le Suisse Uli Sigg, qui constitue le socle des collections permanentes, interpelle sur la continuité entre l’économie collectiviste de Mao et le capitalisme sauvage qui règne aujourd’hui dans le pays, sur la matrice militaire qui permet, en contraignant les corps, de soumettre les esprits à n’importe quelle idéologie. Lire aussi (2012) | La plus grande collection d’art contemporain chinois offerte à un musée de Hongkong Ajouter à vos sélections Elle donne le ton de l’accrochage, dans son ensemble très sombre, grinçant, qui renvoie l’image d’un pouvoir violent, écrasant les individus. Pas de mise en cause explicite du Parti communiste chinois, ni de Xi Jinping, le président de la République populaire de Chine. Pas d’évocation non plus de la condition des Ouïgours. Mais, d’une salle à l’autre, il est question de torture, de pollution, de despotisme, de propagande, de dépossession de soi, de dépression, des ravages causés par la frénésie immobilière… « Les commissaires d’exposition ont une absolue liberté dans le choix des œuvres, martèle Betty Fung, la présidente de la West Kowloon Cultural District Authority, la structure qui chapeaute les installations du quartier culturel de West Kowloon, dont fait partie le M+. Le conseil d’administration n’intervient pas dans la programmation du musée. Il y va de notre crédibilité. » Forme de résistance Portée à Hongkong par la foire Art Basel, implantée là depuis 2013, par de grandes galeries d’art comme Gagosian ou Perrotin et des maisons de ventes comme Christie’s et Sotheby’s, la culture a été désignée comme un axe de développement stratégique dans le 14e plan quinquennal chinois. Adopté en mars 2021, le texte prévoit de « soutenir le développement de Hongkong en tant que centre d’échanges culturels entre la Chine et l’étranger ». Dans le contexte de la loi sur la sécurité nationale de 2020, qui étouffe la liberté d’expression dans tous les secteurs de la société, il constitue, pour la culture, une sorte de bouclier. « La formulation est vague, poursuit la présidente. C’est à nous de voir comment nous pouvons jouer le rôle qu’on nous assigne. » Le traitement dont Ai Weiwei fait l’objet est, à ce titre, éloquent. L’artiste dissident trône en majesté dans l’exposition du M+, mais l’œuvre présentée, Ton of Tea (2006), un pavé de 1 mètre cube constitué de thé séché, est neutre politiquement. La célèbre photo prise sur la place Tiananmen, Etude de la perspective. Tiananmen (1997), qui montre le majeur de l’artiste dressé devant la Cité interdite, reste, elle, bien au frais dans les réserves du musée. Il vous reste 56.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

You may also like

12345678................................*...........................................++++++++++++++++++++--------------------.....