L’embarquement des pandas géants Tian Tian et Mei Xiang, stars du zoo de Washington, en direction de la Chine, à l’aéroport de Dulles (Virginie), le 8 novembre 2023. JIM WATSON / AFP Il faut maintenant aller au zoo d’Atlanta (Géorgie) pour voir des pandas géants. Les ursidés prêtés par la Chine quittent les Etats-Unis au fur et à mesure que leur « bail » vient à expiration. Mercredi 8 novembre, Tian Tian, Mei Xiang et leur rejeton Xiao Qi Ji, âgé de 3 ans, ont déserté le zoo national de Washington pour rejoindre leur pays natal. Un départ suivi en direct par les chaînes de télévision qui ont filmé, jusqu’à l’aéroport, le cortège des trois camions FedEx transportant les stars, leur vétérinaire et une réserve de 100 kilos de bambous. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le sort du panda Yaya, symbole des relations tendues entre la Chine et les Etats-Unis Six mois plus tôt, le panda Yaya avait quitté sa résidence de Memphis (Tennessee). Dès 2019, le zoo de San Diego (Californie) avait dû se séparer de Bai Yun, 27 ans, et de l’un de ses fils Xiao Liwu, 6 ans. A Atlanta, les deux jumeaux Ya Lun et Xi Lun, et leurs parents Lun Lun et Yang Yang, seront les derniers de l’espèce présents aux Etats-Unis, mais pour quelques mois seulement : eux aussi devront retourner dans leur pays natal dès 2024. Emblèmes de la « diplomatie du panda », censée conforter le soft power chinois auprès de l’Amérique de l’après-guerre froide, les plantigrades n’étaient en fait que prêtés aux zoos américains, dans le cadre d’un programme de conservation animale. Leur maintien dans les pays hôtes fait l’objet de négociations bilatérales. Et l’éventuelle progéniture doit être renvoyée au pays quand elle atteint 3 ou 4 ans. D’autres latitudes Les premiers pandas géants arrivés aux Etats-Unis, Ling-Ling et Hsing-Hsing, avaient été offerts par le gouvernement chinois en 1972 à Pat Nixon, l’épouse du président Richard Nixon, artisan de l’ouverture historique vers la Chine. A la mort des mammifères, d’autres pandas ont été expédiés au zoo de Washington par Pékin, mais pour une durée limitée à dix ans et en échange d’une contribution de 10 millions de dollars. Les zoos américains n’ont pas perdu au change. Peluches, mugs, pyjamas, et même crème glacée : les ursidés mangeurs de bambous ont fait le bonheur du marketing animalier. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Chine-Etats-Unis : en 1972, la réconciliation entre Mao et Nixon, « coup de tonnerre dans le ciel » de la guerre froide A quelques jours de la rencontre entre les présidents américain, Joe Biden, et chinois, Xi Jinping, le 15 novembre, en marge du sommet des pays de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), à San Francisco, le départ des pandas, symbole des liens maintenus envers et contre tout entre Pékin et Washington, a suscité des interrogations. Les experts se sont demandé si la décision de la partie chinoise de ne pas renouveler les accords avec les zoos américains était un signe de représailles ou annonciateur de glaciation supplémentaire. Ils ont noté que plusieurs alliés occidentaux subissent le même sort : le Royaume-Uni devra restituer ses pandas avant fin décembre, et l’Australie en 2024. Il vous reste 20% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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