0 Chronique. Alors que les investissements chinois dans les énergies renouvelables occupent le premier rang au monde, les investissements chinois à l’étranger dans le secteur énergétique concernent principalement les combustibles fossiles. Depuis 2006, la Chine, plus grand émetteur mondial de carbone tous secteurs confondus (26,8 % du total), est devenue le plus grand investisseur mondial dans le secteur énergétique. Certes, en 2017, elle réalisait à elle seule près de la moitié des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables (notamment le solaire et l’éolien), mais les caractéristiques de ces investissements sont très différentes au niveau domestique et au niveau international. S’agit-il d’une forme de duplicité en matière de décarbonation, ou bien y a-t-il des raisons plus profondes et structurelles ? (« Clean at home, polluting abroad : the role of the Chinese financial system’s differential treatment of state-owned and private enterprises », Mathias Lund Larsen et Lars Oehler, Climate Policy n °23/1, 2023). Importants désavantages structurels Selon les deux chercheurs danois, la part des énergies renouvelables dans les investissements chinois en matière de production d’électricité est de 77 % au niveau national (hors grandes et moyennes capacités hydroélectriques), alors qu’elle n’est que de 22 % à l’étranger, par exemple, le long des « nouvelles routes de la soie ». La seconde contribution majeure de cet article est d’étudier les complémentarités institutionnelles entre le secteur énergétique et son environnement financier. Les auteurs montrent qu’outre les obstacles généraux au développement des énergies renouvelables, tels que des coûts initiaux plus élevés et des cycles de revenus différents, les entreprises chinoises spécialisées dans les énergies renouvelables sont confrontées à d’importants désavantages structurels par rapport aux entreprises du secteur de l’énergie conventionnelle en matière d’accès au financement de leurs investissements à l’étranger. La raison sous-jacente est que ces dernières sont en grande partie détenues par l’Etat, alors que les premières sont principalement privées. Ce désavantage se matérialise par la préférence du système financier chinois pour les entreprises d’Etat. Certes, certaines entreprises publiques se diversifient dans les renouvelables, mais c’est encore relativement mineur. Pas de transition énergétique sans réforme du secteur financier Quelles leçons en tirer ? Dans le cas chinois, il existe plusieurs pistes possibles de réformes au niveau des principaux acteurs financiers pour rétablir un équilibre en faveur des énergies renouvelables, par une plus grande (et non pas une moindre) intervention de l’Etat. Parmi les diverses options politiques, deux se dégagent tout particulièrement. Il vous reste 30% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.Source link
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