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« Aucune autre dictature communiste n’a été dotée d’une telle organisation de sécurité intérieure »

by News7
« Aucune autre dictature communiste n’a été dotée d’une telle organisation de sécurité intérieure »



Spécialiste de la Chine, où il a grandi avant de s’installer aux Etats-Unis dans les années 1980, le politologue américain Minxin Pei est professeur de relations internationales au Claremont McKenna College, en Californie. Dans son dernier ouvrage, The Sentinel State. Surveillance and the Survival of the Dictatorship in China (« l’Etat sentinelle, surveillance et survie de la dictature en Chine », Harvard University Press, février 2024, non traduit), il dresse le portrait de l’Etat de surveillance chinois. Minxin Pei, à Sun Valley (Idaho), en juillet 2012. KEVORK DJANSEZIAN/GETTY IMAGES VIA AFP Comment définir le système de surveillance chinois ? C’est un système à la fois vaste et limité. Il est limité, dans la mesure où la Chine, pays pauvre jusqu’à récemment, n’a longtemps compté qu’un nombre assez restreint d’agents. Aujourd’hui encore, ils sont peu nombreux dans les villes de province. Mais leurs cibles prioritaires [dissidents, militants des droits de l’homme, religieux, etc.] sont également sous la surveillance d’une multitude d’informateurs. L’Etat policier chinois est vaste et puissant parce qu’il s’appuie sur les unités de travail, les comités de quartier, les universités… Cela explique par ailleurs le taux de criminalité relativement bas du pays. Après [la répression, en 1989, du soulèvement de la place] Tiananmen, ce système a permis à Pékin d’exercer un contrôle sur les mouvements dissidents avec plus d’efficacité que ne l’avaient fait les régimes communistes d’Europe de l’Est ou l’Union soviétique. A son arrivée au pouvoir, en 1949, comment le Parti communiste chinois (PCC) a-t-il mis en place ce système de surveillance ? Le PCC s’est attelé à la tâche, dès 1949, avec l’aide d’experts soviétiques. Les conseils de ces derniers n’ont cependant pas tous été suivis. La Chine n’a, par exemple, pas copié le KGB, préférant établir son propre modèle. Plutôt qu’avoir une puissante agence chargée à la fois de l’espionnage intérieur et extérieur, Pékin a délibérément séparé les deux fonctions. La surveillance intérieure a été confiée au « bureau numéro 1 » du ministère de la sécurité publique, et l’espionnage extérieur, au département central d’investigation du PCC. Cela a permis d’éviter la création d’une police secrète omnipotente, susceptible de menacer le parti. Au début des années 1950, il y a d’abord eu une campagne de terreur, responsable de la mort de plus d’un million de personnes. Dans un deuxième temps, le parti unique a mis en place cette police secrète spécialement chargée de la surveillance du territoire. Puis il a créé des groupes de sécurité locaux, constitués de volontaires et de militants du parti – l’Etat ne disposant pas, à l’époque, de ressources suffisantes pour déployer une vaste force de police. Enfin, un programme de surveillance de masse a été élaboré visant une partie de la population, répartie selon quatre catégories sociales [propriétaires, riches paysans, « contre-révolutionnaires » et « mauvais éléments »] : quelque 20 millions de Chinois ont alors perdu leurs libertés civiles, leurs mouvements étaient scrutés, beaucoup ont été soumis au travail forcé. Il vous reste 70.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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