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La hausse de la consommation de drogues chez les jeunes inquiète la Corée du Sud

by News7
La hausse de la consommation de drogues chez les jeunes inquiète la Corée du Sud



Dans un parc de Séoul, en Corée du Sud, le 11 avril 2022. AHN YOUNG-JOON / AP La drogue se répand à un rythme inédit en Corée du Sud, prenant au dépourvu un gouvernement mal équipé face à ce fléau. Fait éloquent, un témoignage de collégien a été publié, en février, dans le quotidien JoongAng : « Je marchais dans la rue à Daechi-dong [un quartier de Séoul], quand j’ai vu un couple distribuer des boissons, raconte le jeune Kim Yun-seong. Je revenais de l’entraînement de basket et j’avais soif. Je me suis approché dans l’espoir qu’ils me donnent à boire. Ils ne m’ont rien donné. J’ai compris que c’est parce que j’étais avec mes parents. Ces personnes ciblaient uniquement des étudiants seuls. » « Ces personnes » étaient des dealers, comme l’a par la suite appris l’adolescent. « Les boissons étaient appelées “Mega ADHD” et contenaient des méthamphétamines et de l’ecstasy, raconte-t-il. Plus de 100 bouteilles de Mega ADHD ont été distribuées. Elles étaient présentées comme une “aide aux études” ». Daechi-dong est un quartier huppé de la capitale, connu comme le cœur des hagwons, ces onéreux cours du soir censés faciliter l’accès aux meilleures universités. Le choix d’offrir les boissons à des élèves n’avait rien d’anodin : les dealers font ensuite chanter les parents, les menaçant d’informer la police s’ils ne payent pas une somme importante. L’affaire inquiète dans une Corée du Sud confrontée à une explosion de la consommation de drogues, particulièrement depuis la pandémie de Covid-19. Sept cent soixante-neuf kilogrammes ont été saisis en 2023, 23 % de plus qu’en 2022 ; 57 % sont des méthamphétamines, appelées « philopon » en Corée. Puis viennent le cannabis, la kétamine, les cannabinoïdes synthétiques et l’ecstasy. L’effet du Covid-19 La consommation bondit chez les jeunes. Certains ont subi, pendant la pandémie, l’enchaînement des périodes d’isolement, la généralisation de l’apprentissage ou du travail à distance. Un rapport de l’Institut coréen pour la santé et les affaires sociales a révélé que ces nouvelles pratiques avaient exacerbé le sentiment de solitude chez les jeunes. D’autres associent la drogue à la fête. Certaines rumeurs non fondées avaient attribué à un problème de drogue la bousculade à l’origine du drame d’Halloween qui avait fait 159 morts en 2021 dans le quartier branché d’Itaewon, à Séoul. De fait, la demande d’ecstasy et de kétamine dans les boîtes de nuit, et de ya ba, un mélange de méthamphétamine et de caféine, augmente. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Corée du Sud, un an après la bousculade mortelle d’Halloween, douleurs et divisions restent vives Ajouter à vos sélections Selon Cho Sung-nam, directeur en chef de l’hôpital médico-légal national, une autre raison à la propagation des drogues tient à la venue « de ressortissants de pays où certaines drogues sont légales. Ils les introduisent clandestinement en Corée, pour leur usage personnel ou pour la revente ». Sur les 6 585 étrangers arrêtés pour infraction à la législation sur les stupéfiants entre 2018 et 2023, 2 925 venaient de Thaïlande, où la marijuana est légale. D’autres venaient des Etats-Unis et d’Allemagne. Certains transfuges de Corée du Nord font également passer de la drogue en contrebande. L’accès aux méthamphétamines serait aisé au Nord, où elles sont considérées comme un médicament. Il vous reste 56.03% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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