Cette photo, fournie par le service de presse militaire de Birmanie, montre le général Min Aung Hlaing s’exprimant lors d’une réunion à Naypyidaw, le 2 novembre 2023. HANDOUT / AFP La junte birmane est engagée dans des combats d’une intensité inédite depuis le coup d’Etat de 2021, dans le nord de l’Etat Shan, une région isolée mais stratégique qui borde la province chinoise du Yunnan. « Le gouvernement va lancer des contre-offensives », a déclaré Min Aung Hlaing dans un discours prononcé jeudi 2 novembre, dans la capitale Naypyidaw, devant des responsables du gouvernement militaire. Le général, cité par le Global New Light of Myanmar, a annoncé que l’armée allait répliquer à l’attaque cette semaine de camps de l’armée par des groupes ethniques armés au nord du pays. Une alliance de trois groupes ethniques, opposés de longue date à l’armée, a revendiqué jeudi la prise de contrôle de dizaines de positions militaires, de quatre villes et de routes menant à la Chine, le principal partenaire commercial de la Birmanie. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Birmanie : sous pression, la junte s’efforce de sortir de son isolement diplomatique Cette union, formée par l’Armée nationale de libération des Ta’ang (TNLA), l’Armée d’Arakan (AA) et l’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), est capable de mobiliser au moins 15 000 hommes, selon des analystes. Min Aung Hlaing a également accusé l’Armée de l’indépendance kachin (KIA), un autre groupe ethnique qui opère dans l’Etat voisin de Kachin, d’avoir attaqué des « infrastructures de transport » et des camps militaires. Le chef de la junte a prévenu d’éventuelles représailles contre eux. Inquiétude de la Chine Les combats inquiètent la Chine, qui a appelé jeudi à un cessez-le-feu « immédiat » après que la junte a confirmé la perte d’une ville à la frontière, Chinshwehaw. L’Etat Shan abrite un projet de train à grande vitesse à plusieurs milliards de dollars dans le cadre de la politique des nouvelles routes de la soie promue par Pékin. Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés Min Aung Hlaing, le nouvel homme fort de la Birmanie : un général sans charisme et juriste pointilleux Plus d’une dizaine de groupes ethniques armés agissent dans les régions frontalières de la Birmanie, en lutte pour l’autonomie politique et le contrôle des ressources naturelles. Certains d’entre eux ont formé et équipé les groupes armés composés d’opposants politiques qui ont essaimé dans le pays après le coup d’Etat de 2021 et la répression militaire qui a suivi. L’accès au compte-gouttes aux moyens de communication, dans une région dominée par la jungle, rend difficile toute démarche de vérification du nombre de victimes. Les Nations unies ont annoncé lundi 30 octobre que les affrontements avaient provoqué le déplacement de plus de 6 000 personnes dans la région. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « En Chine, les “nouvelles routes de la soie” adoptent un rythme de croisière moins spectaculaire mais peut-être plus durable » Le Monde avec AFP
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