la non-invitation d’Israël aux cérémonies de Nagasaki tourne à la tempête diplomatique



La polémique s’envenime. Alors que la municipalité d’Hiroshima avait accueilli l’ambassadeur d’Israël le 6 août à la cérémonie marquant les 79 ans du bombardement atomique de la ville par les Américains, la ville de Nagasaki a refusé d’inviter vendredi 9 août Gilad Cohen, tout en conviant le représentant de la Palestine au Japon, Waleed Siam. En conséquence, plusieurs ambassadeurs de pays occidentaux – Australie, Italie, Canada, Union européenne, Allemagne, France, États-Unis et Royaume-Uni – ont annoncé mercredi 7 août qu’ils ne se rendraient pas à la cérémonie commémorative.Boycott de plusieurs ambassadeurs occidentauxDans un pays d’ordinaire si paisible, cette absence fait figure de véritable tempête diplomatique. Les cérémonies du souvenir des deux bombes atomiques larguées par les Américains les 6 et 9 août 1945 sur Hiroshima (140 000 morts) et sur Nagasaki (80 000 morts) sont si symboliques que le moindre faux pas diplomatique secoue la sensibilité de l’opinion japonaise, qui a du mal à comprendre ce boycott. Le maire de Nagasaki, Shiro Suzuki, a jugé cette décision « regrettable ».Dans une lettre qui lui a été envoyée en juillet, l’Australie, l’Italie, le Canada, l’Union européenne, l’Allemagne, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient prévenu qu’il leur serait « difficile d’avoir une participation de haut niveau à cet événement » si Israël en était exclu.L’édile de Nagasaki avait souligné la semaine dernière que la décision de ne pas inviter Gilad Cohen n’était pas motivée par des considérations politiques, mais par la volonté de « tenir la cérémonie dans une atmosphère paisible et sombre », en raison du risque de manifestations liées à la guerre dans la bande de Gaza. Shiro Suzuki avait écrit en juin à l’ambassade d’Israël pour appeler à un « cessez-le-feu immédiat » dans ce territoire palestinien.Politisation des cérémonies commémorativesL’ambassadeur américain Rahm Emanuel a choisi de ne pas se déplacer pour la commémoration à cause de « la politisation par le maire de Nagasaki de l’événement ». Cet ancien chef de cabinet de Barack Obama, lorsque ce dernier était président des États-Unis, participera à un autre événement dans un temple de Tokyo.Également absente de Nagasaki, l’ambassadrice britannique Julia Longbottom estime que le fait de ne pas convier Israël « crée une équivalence malheureuse et trompeuse avec la Russie et la Biélorussie, les deux seuls autres pays qui n’aient pas non plus été invités à la cérémonie de cette année ». Les deux États ne sont plus les bienvenus à cet événement depuis l’invasion de l’Ukraine, en 2022.La France sera, elle, représentée par le numéro deux de l’ambassade, qui regrette auprès de l’Agence France-Presse une décision « regrettable et contestable ».« Un mauvais message au monde »Gilad Cohen, présent à Hiroshima mardi 6 août, avait dit la semaine dernière que la décision de Nagasaki envoyait « un mauvais message au monde ». Lundi, il a déclaré à la chaîne américaine CNN que les problèmes de sécurité, invoqués par le maire de Nagasaki, étaient « inventés » et qu’il était « vraiment surpris que (Shiro Suzuki) détourne cette cérémonie pour des motivations politiques ». D’autant que les ambassadeurs de Syrie, du Yémen, de la Chine, de la Birmanie et d’Afghanistan, qui ne sont pas des modèles de respect des droits humains, ont été conviés.Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi, s’est refusé à tout commentaire mercredi, les invitations relevant d’« une décision de l’organisateur, la ville de Nagasaki ». La position officielle du gouvernement japonais tranche avec celle du maire de Nagasaki. Tokyo soutient le droit d’Israël à se défendre pour répondre au massacre du Hamas le 7 octobre.



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