Dans le centre de traitement mpox et d’isolement des malades de l’hôpital général de Nyiragongo, dans le nord de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le 17 août 2024. GUERCHOM NDEBO / AFP La République démocratique du Congo (RDC) espère recevoir les premières doses de vaccins contre l’épidémie de mpox la semaine prochaine, dans ce pays où la maladie a déjà fait au moins 570 morts, a déclaré, lundi 19 août, le ministre de la santé Samuel-Roger Kamba. « Nous parlons d’une urgence continentale », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Pays le plus touché, la RDC a enregistré 16 700 cas « avec un peu plus de 570 personnes décédées » depuis le début de l’année, a-t-il précisé : « Nous avons deux pays essentiellement qui nous ont promis des vaccins. Le premier pays, c’est le Japon. Et le deuxième pays, ce sont les Etats-Unis d’Amérique. » Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pourquoi l’OMS a classé l’épidémie de mpox en Afrique comme « urgence de santé publique de portée internationale » Ajouter à vos sélections Les Etats-Unis ont promis 50 000 doses, tandis que le « Japon a signé ce matin [lundi] avec les autorités pour 3,5 millions de doses, uniquement pour les enfants », a expliqué un responsable de la cellule de riposte sous couvert d’anonymat. Pays d’environ cent millions d’habitants, la RDC « compte vacciner 4 millions de personnes dont 3,5 millions d’enfants », a ajouté cette source. « J’espère que la semaine prochaine, on pourrait déjà voir arriver les vaccins (…) Notre plan stratégique de réponse à la vaccination est déjà prêt, nous attendons juste que les vaccins arrivent », a insisté le ministre, car la maladie « touche de plus en plus de jeunes. Beaucoup d’enfants de moins de 15 ans sont touchés ». Le premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a également annoncé, lundi, « comme l’a souhaité le président de la République, le don de 100 000 doses de vaccins qui seront distribuées via l’Union européenne aux régions où le virus circule fortement », indiquant que ces dons devraient « renforcer de près de 50 % l’effort européen actuel ». Niveau d’alerte maximum L’épidémie est caractérisée par un virus plus contagieux et dangereux, avec un taux de mortalité estimé à 3,6 %. La recrudescence du mpox en RDC, qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, a poussé l’agence de santé publique panafricaine, le CDC Africa, à déclencher le 13 août son plus haut degré d’alerte continentale, suivie le lendemain par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avec une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) après la découverte d’un cas en Suède, puis au Pakistan et aux Philippines. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Virus mpox : risque-t-on une propagation mondiale du nouveau variant ? Ajouter à vos sélections Lundi, l’OMS a publié des lignes directrices actualisées sur la lutte contre la flambée, notamment par « l’adaptation souple des stratégies et des plans de vaccination aux zones concernées ». L’agence onusienne a appelé les pays à « intensifier leurs efforts pour enquêter de manière approfondie sur les cas et les flambées de variole » afin de comprendre sa transmission et d’empêcher sa propagation « aux membres de la famille et aux communautés ». L’OMS ajoute que les pays doivent être prêts à fournir de la nourriture et d’autres formes de soutien aux patients atteints de variole « y compris, si cela est justifié et possible, l’isolement dans des centres de soins » car la mpox est plus létale sur des organismes dénutris et déshydratés, ainsi que sur les personnes immunodéprimées, comme les porteurs du VIH par exemple. « Collaboration transfrontalière » La « collaboration transfrontalière » entre la RDC et ses voisins, où plusieurs cas ont été détectés ces dernières semaines pour surveiller et traiter les cas suspects « sans recourir à des restrictions générales sur les voyages et le commerce qui auraient un impact inutile sur les économies » doit être également renforcée, a indiqué l’OMS. Le responsable du bureau européen de l’OMS, Hans Kluge, a d’ailleurs tenu à faire une mise au point, mardi, en insistant sur le fait que « la mpox n’est pas le nouveau Covid ». Suivez-nous sur WhatsApp Restez informés Recevez l’essentiel de l’actualité africaine sur WhatsApp avec la chaîne du « Monde Afrique » Rejoindre La RDC est le foyer et l’épicentre de la flambée épidémique actuelle dont la propagation d’une souche plus dangereuse du virus suscite une inquiétude croissante en Afrique centrale et au-delà. Anciennement appelé variole du singe, le virus a été découvert en 1958 au Danemark, chez des singes élevés pour la recherche. Puis en 1970 pour la première fois chez l’homme – un bébé de 9 mois, dans l’ancien Zaïre (actuelle RDC). Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Ce que l’on sait sur l’épidémie de mpox : transmission, dangerosité, population à risque Ajouter à vos sélections A l’origine, le mpox est une zoonose, c’est-à-dire une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme mais se transmet aussi via un contact physique étroit entre humains. Or la transmission de la nouvelle souche, le clade 1b, se fait désormais presque exclusivement d’humain à humain à l’occasion de rapports sexuels et de contacts cutanés avec des malades ou des surfaces infectées. La maladie provoque de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées. Le ministre de la santé congolais a cependant demandé à la population de « ne pas consommez pas la viande d’animaux morts, ne pas toucher pas aux animaux malades, parce que c’est aussi une façon de se contaminer ». Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu
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