Wang Yi et Jake Sullivan avant leur entretien au bord du lac Yanqi, à proximité de Pékin, mardi 27 août 2024. NG HAN GUAN / AP Au bord d’un lac, à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Pékin, les deux officiels se sont retrouvés pour des discussions approfondies, du mardi 27 au jeudi 29 août. Entre le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, et le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, il ne fallait s’attendre à aucune percée diplomatique majeure. Le seul fait que ces hauts représentants des deux grandes puissances promises au choc échangent régulièrement, qu’ils parviennent à se dire les choses, qu’un canal de communication stratégique soit ouvert représente en soi une avancée. Il s’agit de la première visite d’un conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis sur le sol chinois depuis 2016. MM. Sullivan et Wang devaient parler du soutien de la Chine à la Russie dans la guerre en Ukraine – qui permet à l’appareil militaro-industriel russe de tenir le rythme du conflit –, des tensions en mer de Chine, des restrictions croissantes imposées par les Etats-Unis au transfert de puces électroniques et autres composants de haute technologie vers la Chine. Mais surtout évoquer, comme à chaque fois, le pire sujet d’entre tous dans la relation sino-américaine : le sort de l’île de Taïwan, que la Chine considère comme une de ses provinces, malgré son indépendance de fait, et que soutiennent les Etats-Unis. La rhétorique agressive de Donald Trump, les années de fermeture et d’accusations durant la pandémie de Covid-19 puis le survol du territoire américain par un ballon espion chinois, au début de l’année 2023, avaient poussé la plus importante relation bilatérale du monde au point de rupture. Ces accrocs s’ajoutaient à la dégradation constante des liens sino-américains sous l’effet du durcissement de la Chine sous Xi Jinping et du rapide développement de ses capacités militaires – perçu à Washington comme le plus grand défi posé à l’Amérique. Tandis que se poursuivaient les efforts américains destinés à renforcer un réseau d’alliances solides dans la région et à freiner le rattrapage technologique chinois – vus par Pékin comme une politique d’« endiguement » représentant la plus importante entrave à son ascension. Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés Affronter la Chine ou lui parler, les Etats-Unis refusent de choisir Ajouter à vos sélections « Il s’agit de dissiper les mauvaises perceptions et d’éviter que cette concurrence ne vire au conflit », résumait un officiel américain en amont du voyage. « Ces dernières années, la relation entre la Chine et les Etats-Unis a été pleine de péripéties et rebondissements », a remarqué M. Wang, mardi, saluant le retour à la communication. « La clé, a-t-il dit, est de maintenir le cap général du respect mutuel, de la coexistence pacifique et de la coopération gagnant-gagnant. » Il vous reste 48.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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La visite à Pékin d’un haut responsable américain illustre le renouveau du dialogue entre les deux pays
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