Thien (Le Phong Vu), dans « L’Arbre aux papillons d’or », de Pham Thien An. NOUR FILMS L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR Il y aurait deux manières, au moins, d’envisager le premier long-métrage à la beauté plastique indéniable du Vietnamien Pham Thien An, L’Arbre aux papillons d’or, récompensé de la Caméra d’or au Festival de Cannes (Alpes-Maritimes). La première saute assez vite aux yeux : cette œuvre ample, qui a le don d’envoûter le spectateur avec ses longs plans-séquences et son attention aux rites, notamment funéraires, lorgne du côté du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, le mystère en moins, ce qui n’est pas rien. Lire aussi la lettre de Hanoï : Article réservé à nos abonnés Au Vietnam, le cinéma en pleine effervescence Car le réalisateur avance non masqué, en toute transparence, et cela nous amène à l’autre grille d’analyse possible de ce film fabriqué en partie en famille. L’Arbre aux papillons d’or, qui raconte le voyage spirituel d’un jeune homme, Thien (Le Phong Vu), quittant Ho Chi Minh-Ville (anciennement Saïgon, Vietnam) et renouant avec sa région natale, travaille l’autobiographie, et reflète la quête de sens et de spiritualité assumée par le cinéaste. Né en 1989, au Vietnam, Pham Thien An a fait des études en informatique à Ho Chi Minh-Ville, avant de se tourner vers le cinéma, apprenant lui-même à tourner et à monter ses films – il a commencé par réaliser des vidéos de mariage, avant de se lancer dans la création. Il est l’auteur de plusieurs courts-métrages, The Mute (2018) et Stay Awake, Be Ready (2019), lequel fut sélectionné à la Quinzaine des cinéastes, à Cannes, tout comme ce premier « long ». Le trentenaire explique volontiers qu’il a grandi dans la campagne vietnamienne, où la plupart des gens commençaient leur journée en allant à la messe, avant de se rendre au travail. Puis, le soir venu, ils se rassemblaient de nouveau, rendaient grâce à Dieu… Pham Thien An a ressenti un conflit intérieur lorsqu’il s’est retrouvé à Ho Chi Minh-Ville, travaillant sans relâche pour réussir, passant d’un boulot à un autre, négligeant cette foi qui l’avait autrefois tant nourri. Espace documentaire L’Arbre aux papillons d’or commence au milieu de l’agitation d’une terrasse de café. Thien discute avec deux copains, lorsque deux motos se percutent. On comprendra plus tard que l’un des conducteurs n’était autre que la belle-sœur de Thien (la femme de son frère), laquelle va trouver la mort, tandis que son enfant, Dao, âgé de 5 ans, se relève de l’accident sans séquelle. Thien se retrouve à s’occuper de son neveu, tandis qu’il organise le retour du corps de sa belle-sœur dans son village natal. Il se donne aussi pour mission de retrouver son frère, disparu depuis plusieurs années. Voilà pour les principales pistes ébauchées par le scénario. Il vous reste 40% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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