Le Bangladesh coupe Internet dans tout le pays à la suite de manifestations meurtrières



Les manifestants qui contestent le système de quotas affrontent la police et la Ligue Awami du Bangladesh à Dacca, la capitale, le 18 juillet 2024. MOHAMMAD PONIR HOSSAIN / REUTERS Le Bangladesh a ordonné, jeudi 18 juillet, la fermeture nationale de son réseau d’Internet mobile, a annoncé Zunaid Ahmed Palak, ministre délégué aux télécommunications, après des manifestations étudiantes meurtrières. « Oui, nous l’avons fait », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), lorsqu’on lui a demandé de confirmer la mesure, expliquant qu’elle était nécessaire pour « assurer la sécurité des citoyens ». Le bilan des victimes lors des manifestations d’étudiants contestant le système des quotas au Bangladesh a atteint jeudi les 16 morts, selon un décompte de l’AFP se fondant sur les chiffres donnés par des hôpitaux du pays. « Quatre personnes ont été amenées ici mortes (…) elles présentent toutes des blessures par balles en caoutchouc », a déclaré à l’AFP Mahfuz Ara Begum, une responsable de l’hôpital Kuwait Moitri. Trois autres morts ont été signalés jeudi par d’autres hôpitaux. Six personnes ont été tuées dans la capitale, Dacca, à Chittagong (Sud-Est) et à Rangpur (Nord), où se déroulaient des affrontements, à coups de briques et de cannes en bambou, entre des étudiants qui exigeaient la suppression des quotas et des contre-manifestants qui soutenaient le parti au pouvoir. Le bilan était précédemment de neuf victimes. Les circonstances de leurs morts n’ont pas encore été clairement établies. La police les avait dispersés notamment à l’aide de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. En conséquence, le ministère de l’éducation a ordonné à toutes les écoles, universités et séminaires islamiques du pays de fermer leurs portes jusqu’à nouvel ordre, et déployé la force paramilitaire pour maintenir l’ordre dans plusieurs villes. « Je condamne chaque meurtre », a déclaré mercredi soir Sheikh Hasina, la première ministre du pays, dans une déclaration télévisée, au lendemain de la journée la plus violente depuis le début de ce mouvement. « Je déclare avec fermeté à propos de ceux qui ont commis des meurtres, des pillages et des actes de violence, quelle que soit leur identité, que je veillerai à ce qu’ils reçoivent le châtiment qu’ils méritent », a-t-elle dit. Le système de quotas remis en question Les étudiants demandent au gouvernement d’abandonner le système de quotas pour les emplois de fonctionnaires et exigent un système qui s’appuie sur le mérite. Ils estiment que ce système vise à favoriser les enfants des partisans de la première ministre, la ligue Awami. Le Bangladesh compte plus de 1,9 million de postes de fonctionnaires, selon un rapport publié en 2022 par le ministère de l’administration. Plus de la moitié des personnes recrutées pour ces postes ne sont pas sélectionnées en fonction de leur mérite mais en vertu de règles de discrimination positive donnant la priorité aux femmes, aux personnes handicapées et aux habitants des régions les moins développées. L’aspect le plus controversé de ce système de quotas est le fait que 30 % des postes de fonctionnaires soient réservés aux enfants de ceux qui se sont battus pour obtenir l’indépendance du Bangladesh en 1971. Ces règles avaient été introduites l’année suivante par le premier ministre de l’époque, Sheikh Mujibur Rahman, qui avait mené vers l’indépendance le Bangladesh, auparavant partie du Pakistan. Il est le père de l’actuelle première ministre, Sheikh Hasina. En 2018, des manifestations d’étudiants avaient conduit l’administration de Mme Hasina à réduire le système de quotas. Mais, en juin, la Haute Cour est revenue sur cette décision et a ordonné au gouvernement de réintroduire la catégorie des enfants des combattants pour l’indépendance. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la première ministre a fait sombrer son pays dans l’autoritarisme Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu



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