Sur le stand de LG display, au salon de l’électronique grand public IFA de Berlin, le 2 septembre 2022. LISI NIESNER / REUTERS C’est un rouleau compresseur. L’agressivité des industriels chinois, avides d’écouler à bas prix leurs stocks sur les marchés mondiaux, ne menace pas seulement l’Europe. Elle affecte aussi directement les conglomérats sud-coréens (les chaebols), au point que certains sont contraints de se séparer d’activités devenues non rentables. Samsung SDI a ainsi annoncé, le 10 septembre, la cession, pour 1 121 milliards de wons (755 millions d’euros), de sa production de films polarisants au chinois Wuxi Hengxin Optoelectronic Materials. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Surcapacités productive et montée en gamme : l’industrie chinoise ébranle les usines européennes et américaines Ajouter à vos sélections Cette annonce confirme les résultats d’une enquête menée en août par la Chambre coréenne du commerce et de l’industrie (KCCI), selon lesquels 37,6 % des exportateurs et 24,7 % des importateurs pâtissent des exportations chinoises à bas prix. Au total, 42,1 % se disent inquiets de cette guerre des prix. Pas un secteur exportateur n’est épargné, mais le plus exposé est celui des batteries : 61,5 % des acteurs, dont Hanwha Solutions et LG Display, estiment leurs performances compromises par la production excédentaire de batteries en Chine, qui représente le double de la consommation intérieure et tire à la baisse les prix mondiaux. Incapable de suivre, Posco Future M s’est résolu, en août, à vendre au chinois OCI ses parts dans P & O Chemical, fabricant de matériaux pour batteries rechargeables. « Stratégie commerciale » Le textile, les cosmétiques et la sidérurgie souffrent également. Quant à l’automobile, à la médecine de précision ou à la pharmacie, elles résistent encore, tout comme les semi-conducteurs – produit phare du pays du Matin-Calme –, qui représentent 21 % des exportations et devraient permettre aux ventes à l’étranger des chaebols de progresser de 9 %, à un niveau record de plus de 700 milliards de dollars (environ 630 milliards d’euros) en 2024. La menace devrait toutefois perdurer, voire s’exacerber, estime la KCCI. Selon le Bureau national des statistiques de Chine, le ralentissement économique sur le marché intérieur devrait encore faire grimper les stocks de produits finis des entreprises de l’empire du Milieu, qui continueront donc de les écouler à bas coût sur les marchés internationaux. Le prix moyen des exportations chinoises a ainsi chuté de 10,2 % entre janvier 2023 et avril 2024, d’après l’Association coréenne du commerce international. En comparaison, celui des exportations sud-coréennes n’a reculé que de 0,1 %. Lire aussi la chronique | Article réservé à nos abonnés « La Chine s’est dotée d’un tel appareil productif que son débouché principal passe nécessairement par l’exportation » Ajouter à vos sélections L’enquête de la KCCI met également en évidence le rapide rattrapage des industriels chinois en matière d’innovation. Seulement 26,2 % des compagnies sud-coréennes consultées estiment avoir conservé un avantage technologique et qualitatif sur leurs concurrents chinois ces cinq dernières années ; 73,3 % d’entre elles estiment que ces rivaux les dépasseront d’ici cinq ans. Il vous reste 45.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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Le dumping chinois, une menace pour les conglomérats sud-coréens
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