Le meurtre d’un enfant japonais en Chine accroît les tensions entre Tokyo et Pékin



Aux abords de l’école japonaise de l’enfant japonais de 10 ans, poignardé à mort mercredi 18 septembre 2024, à Shenzhen, en Chine, le 19 septembre 2024. DAVID KIRTON / REUTERS La mort d’un enfant japonais, poignardé mercredi 18 septembre sur le chemin de l’école à Shenzhen, dans le sud-est de la Chine, suscite une vive émotion et l’angoisse dans la communauté expatriée nippone. Elle jette aussi un nouveau froid dans des relations bilatérales difficiles entre les deux pays. Le garçon de dix ans, de père japonais et de mère chinoise, a été attaqué au couteau, le deuxième assaut de ce type en quelques mois. Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a dénoncé un « crime particulièrement abject ». L’ambassadeur japonais à Pékin, Kenji Kanasugi, a « instamment demandé », lors d’un appel téléphonique avec le vice-ministre des affaires étrangères chinois, Sun Weidong, que soient partagées toutes les informations sur ce crime et que soit renforcée la sécurité autour des écoles destinées aux Japonais installés en Chine. La diplomatie chinoise estime qu’il s’agit d’un « incident isolé ». L’assaillant, un homme de 44 ans, a déjà été arrêté à plusieurs reprises par le passé, notamment pour trouble à l’ordre public. Une année de froid diplomatique La plupart des grands groupes japonais, dont Toyota, Nissan et Toshiba, ont appelé leurs employés japonais en Chine à la prudence et ont dit s’enquérir des protocoles de sécurité autour des établissements scolaires. Panasonic permet aux familles expatriées de rentrer temporairement au Japon si elles le souhaitent, et prend en charge les frais. Déjà, au cours des semaines précédant cette attaque, les relations entre la Chine et l’Archipel s’étaient dégradées, du fait de nouveaux gestes militaires chinois, alors que les tensions se sont accrues en mer de Chine méridionale et au large des Philippines ces dernières années. Le 26 août, un avion de reconnaissance de l’Armée populaire de libération est entré deux minutes dans l’espace aérien japonais, une incursion inédite. Puis, mercredi 18 septembre, un porte-avions chinois, le Liaoning, a navigué en zone japonaise lorsqu’il a emprunté une nouvelle voie entre deux îles, Yonaguni et Ishigaki, situées à 140 kilomètres à l’est de Taïwan. L’attaque de Shenzhen a eu lieu le jour de la commémoration du début de l’invasion de la Mandchourie par le Japon en 1931. Elle intervient après une année de froid diplomatique, la Chine accusant son voisin de polluer les océans en ayant commencé, le 24 août 2023, à rejeter en mer les eaux de la centrale de Fukushima, malgré les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) constatant qu’elles respectent les standards internationaux. Un intense battage médiatique autour de la question avait mobilisé les Chinois, réellement inquiets des conséquences pour leur santé et l’environnement. Pékin avait depuis suspendu ses importations de tous produits de la mer japonais. Il vous reste 39.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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