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« Le risque avec Narendra Modi, c’est une forme d’impunité du pouvoir, un autoritarisme croissant »

by News7
« Le risque avec Narendra Modi, c’est une forme d’impunité du pouvoir, un autoritarisme croissant »



Pratap Bhanu Mehta, alors président du Centre for Policy Research, à New Delhi, le 6 juillet 2009. MONEY SHARMA/THE INDIA TODAY GROUP VIA GETTY IMAGES Ancien vice-chancelier de l’université privée d’Ashoka et ex-président du Centre for Policy Research, un think tank basé à Delhi, Pratap Bhanu Mehta a rejoint l’université américaine Princeton en 2022. Cet expert de la vie politique indienne analyse les ressorts de la longévité du premier ministre Narendra Modi, qui espère conquérir un troisième mandat d’affilée à l’issue des élections générales commencées le 19 avril et qui doivent s’achever le 1er juin. Le 21 mars, le gouvernement indien a fait arrêter le chef du gouvernement régional de Delhi. Est-ce une nouvelle étape dans le musellement de l’opposition ? L’arrestation d’Arvind Kejriwal est de très mauvais augure. Une grande partie des mesures prises par ce gouvernement au cours de ces dernières années ont été conçues pour consolider une culture de la peur omniprésente : l’utilisation sélective des agences d’enquête gouvernementales pour protéger ses membres et cibler l’opposition, la répression de la société civile, l’interdiction des manifestations, la censure et l’utilisation du droit fiscal et administratif. Mais l’arrestation de Kejriwal, en pleine période électorale, est sans précédent. Elle risque d’empêcher l’opposition de se mobiliser et porte atteinte à l’équité du scrutin. Comment qualifier la nature de l’actuel régime politique en Inde ? Peut-on encore parler de démocratie ? C’est une question difficile. Nous sommes dans une démocratie électorale, avec un pluralisme politique, ce qui est important pour le régime qui souhaite renvoyer l’image d’un gouvernement populaire. Le problème, c’est qu’il interprète le résultat des élections comme un mandat pour consolider son projet idéologique nationaliste hindou, justifiant ainsi la réduction des libertés civiles et la répression des groupes de réflexion, des universitaires ou des journalistes qui pourraient s’opposer à ce projet. La grande majorité des Indiens ne perçoit pas cette répression car celle-ci est ciblée et parce que les partis d’opposition ne parviennent pas à s’unir pour mobiliser autour de ce thème. Lire aussi l’enquête | Article réservé à nos abonnés En Inde, Narendra Modi traque ses « ennemis de l’intérieur » au sein de la société civile Ajouter à vos sélections Pourquoi l’opposition n’est-elle pas capable de proposer une alternative crédible ? Il faut parfois admettre que l’opposition peut être incompétente ou complètement dépassée. Narendra Modi a très bien réussi à convaincre l’opinion publique que le Parti du Congrès [principal parti d’opposition] représente l’ancien régime, une sorte d’élite qui ne s’intéresse qu’à elle-même et qui n’est pas en phase avec la population. Par exemple, il n’a pas encore réussi à réunir deux ou trois responsables capables de prononcer un discours en bon hindi et de tenir une foule en haleine pendant une heure. Un fossé culturel les sépare du peuple. [Son leader] Rahul Gandhi a fait des efforts, il a sillonné le pays, marché 1 000 kilomètres pour rencontrer la population, mais, en fin de compte, il ne parvient pas à prendre des décisions politiques difficiles. Il est indécis. A 53 ans, il n’a aucune expérience gouvernementale. Tout ce dont il peut se prévaloir, c’est sa bonne volonté. Il vous reste 73.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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