Des voitures électriques de BYD destinées à l’export attendent d’être chargées sur un porte-conteneurs, dans le port chinois de Yantai, le 18 avril 2024. STR / AFP Le kimchi est un trésor national. Son odeur poursuit les visiteurs dans les rues de Séoul. Cette préparation à base de chou fermenté accompagne les repas de tous les foyers et restaurants de Corée – du Nord comme du Sud – et est inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Autant dire que c’est avec stupeur et consternation que les Coréens ont appris qu’au premier semestre le pays avait importé plus de kimchi qu’il n’en a exporté. Responsable, une fois de plus : la production chinoise, qui inonde le pays de ses choux marinés, vendus six fois moins cher que l’équivalent coréen, comme le rapporte le Financial Times du mardi 17 septembre. Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés L’Union européenne augmente les droits de douane sur les véhicules électriques chinois, Pékin menace de représailles Ajouter à vos sélections Personne n’est donc à l’abri du rouleau compresseur industriel chinois, même les exportateurs les plus aguerris. Les Allemands en savent quelque chose. Eux aussi, champions de l’exportation, sont confrontés à la même vague qui n’épargne aucun secteur, de l’alimentaire à la sidérurgie. Dès lors, quelle attitude adopter : fermer les frontières ou accepter la compétition ? Le sujet du moment, en Europe, n’est pas le chou, mais les voitures électriques et leur composant de base : la batterie. Pour endiguer le flot de véhicules débarquant dans ses ports, par cargos entiers en provenance de Shanghaï, l’Europe a décidé d’imposer des taxes douanières jusqu’à 50 % du prix de vente. Une demi-mesure par rapport aux Etats-Unis et au Canada, qui vont imposer des droits de 100 %. Difficile négociation Le grand paradoxe de cette affaire est que ces mesures sont prises par les politiques pour protéger leurs industries, mais que celles-ci ne sont pas forcément d’accord. Si elles vendent en Chine, elles craignent un choc en retour. C’est évidemment le cas de l’Allemagne, qui s’inquiète pour les ventes de Volkswagen ou de Mercedes dans l’empire du Milieu, mais aussi, plus récemment, de l’Espagne, qui produit également des automobiles et vend du porc aux Chinois. L’Italie, autre spécialiste de l’automobile, renâcle également, d’autant que Rome discute avec le constructeur chinois Dongfeng pour l’implantation d’une usine dans la péninsule. Sans compter la Hongrie ou la Suède, qui s’opposent également à cette mesure. La France, qui a moins à perdre en Chine – hormis son cognac – pousse à la fermeté. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La Chine met l’Europe sous pression pour qu’elle renonce à surtaxer les importations de voitures électriques chinoises Ajouter à vos sélections En tournée en Europe, Wang Wentao, le ministre du commerce chinois, doit rencontrer, jeudi 19 septembre, la Commission européenne pour tenter une négociation. Elle sera difficile. Qu’il s’agisse de chou ou d’automobile, l’activisme chinois, conjugué à l’agressivité américaine, a réussi au moins une chose : semer la zizanie dans le fragile édifice du commerce mondial et au sein de l’Union européenne.
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« Le sujet du moment, en Europe, c’est les voitures électriques et leur composant de base : la batterie »
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