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les écueils de la diplomatie culturelle française avec Pékin

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les écueils de la diplomatie culturelle française avec Pékin



Sun Yeli, ministre de la culture et du tourisme de la Chine, et Rachida Dati, ministre de la culture, lors du coup d’envoi de l’Année franco-chinoise du tourisme culturel et du 60ᵉ anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, au château de Versailles, le 31 janvier 2024. CHANG MARTIN / SIPA Mercredi 31 janvier, 20 heures. Le visage d’Emmanuel Macron apparaît sur le grand écran de l’Opéra royal de Versailles, où six cents invités attendent le coup d’envoi du 60e anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises et de l’Année franco-chinoise du tourisme culturel. « L’ouverture de nos deux pays l’un envers l’autre est indispensable », clame le président français. « L’ouverture est la voie qui mène à la prospérité », renchérit, impavide, son homologue chinois, Xi Jinping, dans une allocution filmée elle aussi. La mise en scène de l’amitié franco-chinoise, qui a culminé dans un concert donné par l’Orchestre national de Chine et l’Opéra royal du château de Versailles, se passe de toasts et d’accolades. Elle se résume à un credo – « le rôle central de la culture dans notre relation bilatérale », selon la ministre de la culture, Rachida Dati – et à un objectif dont ne fait pas mystère son homologue chinois, Sun Yeli : la relance du tourisme, qui tarde à renouer avec les niveaux d’avant le Covid-19. Mais, objecte un diplomate français désireux de rester anonyme, « si le thème retenu pour célébrer les 60 ans, c’est le tourisme culturel, c’est parce qu’on n’avait rien d’autre à se mettre sous la dent ». Afin d’attirer les étrangers, dont les Français, les autorités chinoises ont annoncé une exemption de visa pour des séjours d’une durée inférieure à quinze jours. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Versailles à la Cité interdite de Pékin, une exposition diplomatique La réciproque n’est pas prévue côté français. Mais, pour raviver le « désir de France » auprès des Chinois, près de deux cents événements culturels jalonneront l’année 2024, dont une exposition consacrée au château de Versailles à la Cité interdite, à Pékin, et des tournées de la Comédie-Française, du ballet de l’opéra de Bordeaux et de comédies musicales tricolores dans plusieurs villes chinoises. Le Mobilier national exporte deux expositions, « Palais disparus de Napoléon », en mars, à Pékin puis à Shanghaï, suivie de « Le Chic ! Arts décoratifs et mobiliers français », en partenariat avec le groupe audiovisuel privé Hantang. « On a mis du temps à utiliser le mot “intérêt”, dont les Chinois usent sans complexe, résume Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français. Aujourd’hui, on l’assume : on a intérêt à maintenir des connaissances mutuelles. » Ménager un pouvoir autoritaire Un intérêt lesté par des considérations éthico-politiques. Le régime de Xi Jinping s’est durci depuis la pandémie. Pékin a instauré en 2020 une loi draconienne sur la sécurité nationale à Hongkong et intensifié sa pression militaire sur Taïwan, qu’il s’est juré de ramener dans son giron. Et la répression des Ouïgours, minorité turcophone ­vivant dans l’ouest du pays, ne faiblit pas. L’intelligence artificielle permet désormais de contrôler chaque citoyen en permanence. Quant à la censure, elle sévit à tous les niveaux. « C’est suffocant. Vous n’avez pas d’air frais, c’est dur de respirer », expliquait au quotidien britannique The Independent, en juillet 2023, l’artiste dissident chinois Ai Weiwei, qui n’est pas retourné en Chine depuis neuf ans. Il vous reste 80% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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