Des secouristes transportent le corps d’une victime lors d’une opération de recherche et de sauvetage après des glissements de terrain, dans le district de Wayanad, en Inde, le 30 juillet 2024. R. J. MATHEW / AFP Les rues de Lahore avaient des allures de canaux, jeudi 1er août. Immergés jusqu’aux genoux, les piétons se déplaçaient tant bien que mal, là où les motards fendaient lentement les eaux. Les chauffeurs de tuk-tuk poussaient leurs engins restés en rade sur la chaussée inondée. Une pluie record s’est abattue jeudi matin sur la deuxième ville du Pakistan, peuplée de 13 millions d’habitants. Quelque 360 millimètres d’eau sont tombés, en l’espace d’à peine trois heures. Il y a plus de quarante ans, Lahore avait été le théâtre de précipitations semblables. Le 31 juillet 1982, le record s’était établi à 332 millimètres. Il est désormais battu. Les trombes d’eau ont inondé plusieurs quartiers, se sont engouffrées dans les maisons, touchant même les deux principaux hôpitaux de la ville. Trois personnes sont mortes jeudi à Lahore, portant le bilan de la mousson à plus de cent personnes dans le pays. Au mois de juillet, 99 personnes ont été victimes d’incidents liés aux pluies diluviennes au Pendjab, mais aussi dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du pays. La capitale indienne, située à quelque 500 kilomètres de Lahore, n’a pas été épargnée. Dès mercredi soir, des averses torrentielles ont submergé les routes de New Delhi, bloquant le trafic d’ordinaire déjà chaotique dans cette mégalopole tentaculaire de plus 30 millions d’habitants. Neuf personnes sont mortes dans la capitale, selon un décompte de la presse locale. Plusieurs d’entre elles ont été victimes d’électrocution, d’autres se sont noyées ou ont été ensevelies sous les débris d’un immeuble effondré. En moins de vingt-quatre heures, il est tombé l’équivalent d’un cinquième des précipitations habituelles attendues entre les mois de juillet et de septembre. Toutes les écoles de la capitale sont restées fermées jeudi. Ecofragilité de la région Quelques jours auparavant, samedi 27 juillet, la mort de trois étudiants, pris au piège d’une bibliothèque inondée située dans un sous-sol d’un établissement privé, avait suscité l’indignation et la colère. A la fin du mois de juin déjà, 228 millimètres d’eau s’étaient abattus sur New Delhi, soit l’équivalent de trois fois les précipitations de tout le mois de juin en quelques heures à peine, soit les vingt-quatre heures les plus pluvieuses depuis 1966. Les éléments se déchaînent et provoquent des catastrophes à travers toute l’Asie du Sud. Dans l’Etat de l’Himachal Pradesh, trois personnes sont mortes jeudi et au moins quarante sont portées disparues après que des fortes pluies ont emporté des maisons, inondé des routes et endommagé des infrastructures. Il vous reste 58.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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L’Inde et le Pakistan sous des pluies diluviennes
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