0 Le premier ministre indien, Narendra Modi, avec des parlementaires, le 19 septembre 2023 à New Delhi. – / AFP L’opération n’est pas dépourvue d’arrière-pensée politique, à quelques mois des élections générales. Le gouvernement indien a fait adopter, mercredi 20 septembre, à la quasi-unanimité des députés, un projet de loi visant à réserver un tiers des sièges, 33 %, aux femmes à la chambre basse du Parlement et dans les assemblées régionales. Si elle aboutit, cette mesure constituera un progrès considérable dans ce pays marqué par les traditions patriarcales, où les garçons disposent de droits et d’avantages supérieurs à ceux des filles. Les députées ne représentent actuellement que 15 % de l’Assemblée nationale et seulement 10 % des assemblées des Etats fédérés. Elles sont en revanche bien plus présentes dans les assemblées de village, les panchayat. L’opposition a approuvé le projet de loi, même si, en examinant dans le détail le texte, elle y avait repéré un détail gênant : la nouvelle législation n’entrera pas en vigueur avant les échéances de 2029 et encore dans le meilleur des cas. Le calendrier reste flou. Le gouvernement a subordonné la mise en œuvre des quotas pour les femmes au redécoupage des circonscriptions. Or, cet exercice dépend du prochain recensement de la population, lequel, prévu en 2021, a été repoussé sine die par Narendra Modi officiellement en raison de la pandémie de Covid-19, officieusement pour éviter la divulgation d’indicateurs sociaux possiblement embarrassants avant les élections. Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés L’Inde, nouvelle puissance démographique Eviter « une injustice » Sonia Gandhi, l’une des responsables du Congrès, le principal parti d’opposition, a demandé une application de la nouvelle mesure lors des élections prévues au printemps 2024 pour éviter « une injustice faite aux femmes ». Selon elle, « la mise en œuvre immédiate du projet de loi est non seulement nécessaire mais également possible ». The Hindu, le quotidien de référence, abonde dans son sens. « Il est regrettable que la mise en œuvre soit liée au redécoupage, car le principe d’un tiers des sièges réservés aux femmes n’a rien à voir avec les limites territoriales des circonscriptions. (…) Pour assurer la croissance et instaurer des changements dans des domaines clés, les femmes doivent avoir leur mot à dire », écrit le journal dans son éditorial. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Inde : face à Narendra Modi, l’opposition se met en ordre de marche La première tentative pour assurer une meilleure représentation des femmes indiennes remonte à 1996. Depuis, quatre autres initiatives ont échoué. A chaque fois, l’examen des textes a buté sur l’opposition des parlementaires ou des partis régionaux. La majorité des deux tiers est requise, car il s’agit d’amender la Constitution. Cette fois, le gouvernement n’a pas eu de mal à obtenir le soutien de la chambre haute, où son parti est majoritaire, le texte a été adopté à l’unanimité jeudi 21 septembre. Il vous reste 35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.Source link
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