0 Depuis le discours de Sydney prononcé par le président de la République en 2018, la France multiplie les initiatives dans le Pacifique, notamment dans le domaine militaire. Sébastien Lecornu, ministre des armées, doit illustrer le réinvestissement souverain de la France dans cet espace en présidant, du 4 au 6 décembre, le sommet des ministres de la défense du Pacifique, à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Le premier du genre sur le territoire français. Ce sommet diplomatique est l’occasion de travailler au renforcement des liens avec les forces armées de nos alliés dans la région. Si le Pacifique est souvent évoqué au travers des luttes d’influence et des rivalités militaires qui le traversent, l’urgence climatique qui frappe les Etats insulaires océaniens doit être au centre de nos préoccupations. Dans cette région du monde, les événements météorologiques extrêmes se multiplient : blanchiment massif des récifs coralliens ; permanence des phénomènes El Niño et La Niña ; éruptions volcaniques dévastatrices ; cyclones meurtriers à répétition ; inarrêtable élévation du niveau des océans. A ce titre, l’asile climatique accordé par l’Australie aux habitants du Tuvalu est une initiative essentielle, qui rompt avec la traditionnelle politique migratoire australienne. Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés Indo-Pacifique : la France voudrait voir grandir son rôle dans le jeu global Les territoires insulaires du Pacifique ne peuvent être réduits à de lointaines îles frappées par un fléau climatique que le reste du monde ignore. S’engager dans la sauvegarde des nations insulaires du Pacifique, c’est investir dans notre propre résilience. Sans une action internationale de grande ampleur, ces territoires sont voués à disparaître. Trouver aujourd’hui les solutions pour sauver le Vanuatu ou le Tuvalu, c’est l’assurance de posséder demain des outils efficaces contre le changement climatique. Engagement renouvelé En tant que puissance Indo-Pacifique, la France a une responsabilité envers ces territoires. D’autant que le dérèglement climatique touche directement les collectivités françaises de la région : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française ainsi que Wallis-et-Futuna. C’est pourquoi notre pays est moteur pour protéger, valoriser et restaurer la biodiversité à l’image du lancement de l’initiative Kiwa, en mars 2020. Trois ans plus tard, à l’occasion de son déplacement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le président Emmanuel Macron a annoncé un partenariat visant à rémunérer le pays pour ses efforts de préservation de la forêt primaire. Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés Le Pacifique veut changer la donne en matière d’accès aux financements climatiques Dans cet esprit, la stratégie que la France déploie dans l’Indo-Pacifique doit se focaliser plus encore sur l’urgence environnementale. D’abord parce que c’est un devoir moral au regard de la situation dans le Pacifique. Ensuite, parce que la France est légitime à porter cette priorité du fait qu’elle ne nourrit aucune ambition hégémonique pour son voisinage océanien. Alors que d’autres grandes puissances régionales se parent des vertus de la lutte contre le réchauffement climatique, la voix de la France dans le Pacifique, depuis l’accord de Paris, est, elle, écoutée avec attention et respect. Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.Source link
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