Surrey (Colombie-Britannique), le 18 septembre 2023. Des drapeaux flottent devant le temple sikh devant lequel Hardeep Singh Nijjar a été abattu le 18 juin 2023. DARRYL DYCK / AP Le Canada a annoncé jeudi 21 septembre une réduction temporaire de son personnel consulaire et diplomatique en Inde à la suite de menaces publiées sur les réseaux sociaux, en pleine crise diplomatique avec New Delhi, qui a, de son côté, « suspendu » le traitement des visas indiens au Canada. Des soupçons d’implication pèsent sur les autorités indiennes, Ottawa affirmant s’appuyer sur des « éléments crédibles ». « Des diplomates [canadien] ayant reçu des menaces sur diverses plates-formes de médias sociaux, le département des affaires internationales du Canada évalue actuellement ses effectifs en Inde », a expliqué la mission canadienne en Inde dans un communiqué. La mission n’a pas précisé le nombre de personnels concernés, mais a déclaré que ses bureaux étaient « ouverts et opérationnels ». Jeudi matin, BLS International, l’organisme officiel délivrant des visas aux citoyens indiens, a déclaré « suspendre » le traitement des visas indiens au Canada. « Avis important de la mission indienne : pour des raisons opérationnelles, à compter du 21 septembre 2023, les services de visas indiens ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre », avait précisé l’opérateur indien sur son site Internet Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le Canada accuse l’Inde d’être responsable du meurtre d’un de ses ressortissants sikhs Relations diplomatiques au plus bas Des membres de la communauté sikh manifestent leur soutien à Hardeep Singh Nijjar, évoquant la responsabilité de l’Inde à Peshawar (Pakistan), le 20 septembre 2023. MUHAMMAD SAJJAD / AP Le gouvernement indien a qualifié les accusations canadiennes concernant la mort d’Hardeep Singh Nijjar d’« absurdes » et a démenti « tout acte de violence au Canada ». Depuis, les relations diplomatiques entre le Canada et l’Inde sont au plus bas, marquées par des expulsions réciproques de diplomates. M. Nijjar a été abattu en juin au Canada par deux hommes masqués sur le parking du temple sikh qu’il dirigeait à Surrey, près de Vancouver, en Colombie-Britannique. Il a succombé à ses blessures sur place. Militant pour la création du « Khalistan », un Etat sikh indépendant dans le nord de l’Inde, il était arrivé au Canada en 1997 et avait été naturalisé en 2015. Il était recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de terrorisme et de conspiration en vue de commettre un meurtre. Des accusations qu’il niait, selon l’Organisation mondiale des sikhs du Canada, un groupe de défense des intérêts des sikhs canadiens. Depuis son meurtre et les violentes manifestations qui ont suivi au Canada, les relations entre Ottawa et New Delhi se sont fortement dégradées. Le Canada a suspendu récemment les négociations en vue d’un accord de libre-échange avec l’Inde et sa ministre du commerce a annulé la semaine dernière un déplacement prévu dans le pays en octobre. Le Monde Application La Matinale du Monde Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer Télécharger l’application L’affaire inquiète au-delà de l’Inde et du Canada : mardi, Washington s’est dit « profondément préoccupé par les allégations » canadiennes. « Il est très important que l’enquête du Canada se poursuive et que les coupables soient traduits en justice », a commenté Adrienne Watson, la porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. De son côté, Londres a estimé qu’il était « particulièrement important » de laisser les autorités canadiennes mener l’enquête. Au Pakistan, des membres de la communauté sikh ont accusé l’Inde d’avoir orchestré la mort d’Hardeep Singh Nijjar. Le Monde avec AFP
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