La ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, et le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, lors d’une conférence de presse à Pékin, en Chine, le 24 novembre 2023. TINGSHU WANG / REUTERS Emmanuel Macron depuis Paris, Catherine Colonna à Pékin : les autorités françaises ont cherché, ces derniers jours, à prendre à témoin la Chine, afin qu’elle intervienne pour limiter l’ampleur de la coopération militaire nouée entre la Russie et la Corée du Nord, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Après la rencontre en septembre entre Kim Jong-un et Vladimir Poutine, Pyongyang aurait fourni un million d’obus à la Russie, selon la Corée du Sud, en échange de savoir-faire en matière de technologies spatiales. Tandis que la contre-offensive lancée en juin par Kiev fait face à de grandes difficultés, ces transferts surviennent au moment où les alliés occidentaux de l’Ukraine, les Européens en particulier, ont du mal à tenir leurs promesses d’approvisionnement en obus. D’où les inquiétudes générées par la coopération russo-nord-coréenne. Vendredi 24 novembre, Emmanuel Macron et le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, ont, lors d’une rencontre à l’Elysée, condamné « fermement toute fourniture d’équipements militaires nord-coréens à destination de la Russie ». D’après nos informations, les services de renseignement français seraient en contact avec leurs homologues sud-coréens afin de recueillir, en vue d’éventuelles sanctions, des informations sur les personnes et les entreprises nord-coréennes impliquées dans ces transferts d’armes. Lire aussi : La Corée du Nord a reçu de l’aide de la Russie pour lancer son satellite espion, affirme Séoul Lors d’un entretien téléphonique lundi, le chef de l’Etat avait fait part à son homologue chinois, Xi Jinping, de ses « vives préoccupations » au sujet de cette coopération militaire nouée au détriment de l’Ukraine. « Nous souhaitons que la Chine réalise à quel point c’est une évolution problématique pour la France et l’ensemble de l’Union européenne, ça conduirait naturellement à alimenter la portée de cette agression russe » contre l’Ukraine, a déclaré l’Elysée à l’issue de la conversation. Une question de sécurité européenne En visite officielle en Chine vendredi 24 novembre, Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a relayé le message auprès de son homologue, Wang Yi. « Au moment où la Corée du Nord cède à la tentation de nourrir une guerre illégale, ce qui se passe est une menace directe à nos intérêts de sécurité, tant européens que nationaux, et nous craignons que les contreparties russes au bénéfice du régime nord-coréen risquent de servir ses activités déstabilisatrices dans la région », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse commune avec le ministre chinois. Si Catherine Colonna évoque ce sujet à Pékin, c’est parce que la France estime que la Chine a les moyens de faire pression sur la Corée du Nord, qui serait devenue le premier fournisseur d’armes de la Russie. Toutefois, au vu des premières réactions chinoises, il est peu probable que ces démarches suffisent à contrarier la coopération entre Moscou et Pyongyang. « La Chine et les autorités chinoises, pour le moment, remettent ça dans la perspective plus globale de la résolution de la crise en péninsule coréenne, ce qui, de notre côté, n’est pas le cas. C’est un développement qui est indépendant de cette question-là », explique-t-on à l’Elysée, où l’on en fait surtout une question de sécurité européenne. Il vous reste 35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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Paris met en garde la Chine sur les livraisons d’armes nord-coréennes à la Russie
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