A l’occasion des Jeux paralympiques, Park Kyung-seok et des membres de son association ont procédé à un happening, le 29 août 2024, sur la ligne 14 du métro parisien (ici, à la station Olympiades). MANON CHEMINEAU POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » Ce 29 août, la ligne 14 du métro parisien est le théâtre d’une scène particulière. Aux alentours de 9 heures du matin, un groupe de Coréens en fauteuil roulant embarquent à la station Olympiades et, une fois dans la rame, se mettent à ramper. Le plus âgé s’écrie dans un anglais approximatif : « Citoyens de Paris, nous venons de Corée du Sud ! Et nous avons besoin de votre solidarité, pour réclamer des droits ! » Principale figure du mouvement de lutte contre les discriminations des personnes en situation de handicap en Corée, l’homme en question s’appelle Park Kyung-seok. Sur son passage, il tapisse le sol de stickers, dernières traces du happening, qui prend fin cinq stations plus loin. En Corée du Sud, tout le monde connaît le nom de Park Kyung-seok. « Vraiment tout le monde », confirment à l’unisson celles et ceux qui l’ont accompagné dans son voyage. Avec ses cheveux blancs remontés en queue-de-cheval et son allure de vieux sage, Park Kyung-seok, 63 ans, s’est fait connaître dans les sous-sols de Séoul alors qu’il menait des actions de désobéissance civile dans le métro de la capitale sud-coréenne. Son combat : une meilleure accessibilité dans les transports partout dans le pays. Depuis le 3 décembre 2021, date de la première grande manifestation de son association de handicapés, plusieurs dizaines de personnes se retrouvent chaque matin à l’heure de pointe pour bloquer les portes des métros de la capitale, certaines avec leurs fauteuils roulants. Lors des plus grandes mobilisations, qui ont lieu quatre fois par an, ils sont plusieurs milliers. Le 27 août 2024, il s’agissait du 663e jour de mobilisation depuis le début du mouvement. Traîné par un agent de sécurité Son handicap, Park Kyung-seok le doit à un accident remontant à 1983. Il a 23 ans lorsqu’il se blesse en deltaplane en participant à un concours amateur. Le jeune homme avait appris à voler quelques mois plus tôt, pendant son service militaire. Ce jour-là, à cause d’un matériel défectueux, il chute et perd l’usage de ses deux jambes. « Je me souviens très bien, c’était un dimanche. Ma mère m’avait dit d’aller à l’église, mais je ne l’ai pas écoutée. Je ne peux m’empêcher de penser que j’ai été puni pour cela », confie-t-il quarante et un ans après les faits. L’action de la SADD dans le métro parisien le 26 août 2024 Les années qui suivent son accident, Park Kyung-seok vit cloîtré chez sa mère. Plusieurs fois, il pense au suicide. « J’aurais préféré être triste, mais j’étais anesthésié, se souvient-il. Avant l’accident, je n’étais qu’un jeune homme insouciant qui aimait boire et faire la fête. » Aujourd’hui, il aime se décrire comme un guerrier, prêt à perdre la vie sur le champ de bataille. Ses camarades le confirment : « Il ne s’arrête jamais de lutter. Même lorsqu’il est malade. » Il vous reste 47.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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Park Kyung-seok, le guerrier coréen des droits des personnes handicapées
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