Un employé de Nio fait une démonstration, devant la presse, de la connectivité de son smartphone à l’écran d’une voiture, à Shanghaï, le 21 septembre 2023. ZOEY ZHANG / REUTERS On connaissait l’intérêt des entreprises de la tech pour les véhicules électriques : Google et le chinois Baidu se sont mis très tôt à la recherche sur la conduite autonome ; Apple et Xiaomi travaillent sur des projets de véhicules électriques et le géant chinois des télécoms Huawei en vend déjà grâce à une coentreprise, Aito. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Nio, un champion chinois des véhicules électriques sauvé par le soutien public Aujourd’hui, ce sont les constructeurs automobiles qui se mettent à vendre des smartphones. Après Geely en 2022, le spécialiste des véhicules électriques Nio a dévoilé, jeudi 21 septembre, son premier téléphone intelligent. Objectif pour la firme : convaincre la moitié de ses acheteurs de voitures de s’équiper d’un smartphone de la marque, qui promet une expérience plus fluide. Un potentiel limité, puisque Nio n’avait vendu que 364 579 exemplaires entre sa fondation en 2014 et le 31 juillet 2023. Si la voiture du futur, ultraconnectée, est un « smartphone sur roue », la frontière entre l’industrie du téléphone portable et celle de la mobilité est appelée à s’effacer. « Nous fabriquons ce téléphone spécialement pour les propriétaires de voitures Nio, a déclaré William Li, cofondateur et PDG du constructeur, lors d’une cérémonie de lancement à Shanghaï, jeudi. Nous espérons qu’une meilleure expérience de mobilité intelligente sera créée pour divertir nos clients. » En 2022, Geely, un autre constructeur chinois, avait racheté la marque de smartphone Meizu, et devrait proposer un premier smartphone estampillé Polestar, l’une de ses marques de véhicules premium rachetée par Geely, qui détient aussi Volvo. Investisseurs circonspects Nio, qui se présente volontiers comme un concurrent chinois à Tesla, vend cet appareil premium entre 6 499 and 7 499 yuans (de 836 à 965 euros), dont le design mêlant courbes et angles subtils rappelle celui de ses voitures. D’après l’entreprise, son smartphone offre une trentaine de fonctionnalités spécifiques à ses voitures, pour déverrouiller le véhicule, même quand le téléphone n’a plus de batterie, lancer un créneau automatique ou passer facilement un appel vidéo de l’écran du smartphone à celui de la voiture. Outre le design de ses imposants 4 × 4 urbains, Nio s’est fait connaître grâce à son service au plus proche des attentes des clients, que l’entreprise réunit dans des clubs de fidèles en leur offrant des avantages et des produits, tels que des alcools étiquetés Nio. Le smartphone sera une manière de plus, pour les fans de la marque, d’afficher leur sentiment d’appartenance. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Comment la Chine s’est imposée comme un géant de la voiture électrique Pour l’instant, les investisseurs se montrent circonspects. La guerre des prix qui fait rage en Chine n’arrange pas les affaires du constructeur, lequel a perdu 835 millions de dollars (784 millions d’euros) au deuxième trimestre 2023. Après un pic à 62 dollars en janvier 2021, l’action Nio au Nasdaq se négocie aujourd’hui à 8,53 dollars. Pour les investisseurs, la nouvelle importante de la semaine passée n’a pas été la présentation de son smartphone, mais l’annonce, mardi 19 septembre, de l’émission d’un milliard de dettes supplémentaires, pour rembourser ses créances existantes. Ce qui a fait chuter l’action Nio de 17 %.
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