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Asif Ali Zardari élu président pour la deuxième fois

by News7
Asif Ali Zardari élu président pour la deuxième fois



Asif Ali Zardari, à Karachi, le 23 janvier 2019. RIZWAN TABASSUM / AFP Le mari de l’ancienne première ministre du Pakistan Benazir Bhutto, Asif Ali Zardari, a été élu samedi 9 mars président du Pakistan, a annoncé la commission électorale. Il retrouve ainsi une fonction essentiellement honorifique qu’il avait déjà occupée entre 2008 et 2013. Il a reçu 411 voix, contre 181 en faveur du candidat soutenu par l’opposition, lors d’un vote du collège électoral, composé des membres des deux chambres du Parlement et des quatre assemblées provinciales. Son élection à la tête de cette république islamique ne faisait aucun doute, car elle entrait dans le cadre d’un pacte scellé à l’issue des élections législatives et provinciales du 8 février, entachées de graves accusations de fraudes. Le Parti du peuple pakistanais (PPP), qu’il dirige avec son fils, Bilawal Bhutto Zardari, a conclu un accord de coalition avec son rival historique, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Shehbaz Sharif. Conformément à cet accord, Shehbaz Sharif a été élu premier ministre, le 3 mars, et la présidence était promise à Asif Ali Zardari, 68 ans. Les candidats indépendants soutenus par le Pakistan Tehrik-e-Insaf (PTI), le parti de l’ancien premier ministre Imran Khan, emprisonné depuis août, sont sortis vainqueurs des élections, malgré la répression des autorités à leur égard. Le PTI a dénoncé des manipulations massives, à l’initiative de la puissante armée, et a revendiqué une victoire bien plus large encore. Mais son refus de toute alliance a laissé le champ libre à ses principaux rivaux, qu’il a qualifiés de « voleurs de mandat ». Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Pakistan, malgré sa victoire, le parti d’Imran Khan ne pourra pas former de gouvernement Ajouter à vos sélections Accusé de corruption et surnommé « M. 10 % » Asif Ali Zardari a été l’époux de l’ancienne première ministre Benazir Bhutto, première femme de l’ère moderne à avoir dirigé un pays musulman, assassinée en 2007. Après sa mort, il était rentré d’exil pour prendre la tête du PPP. Le parti avait remporté les législatives suivantes et il avait été élu président par le Parlement en septembre 2008. En 2010, il avait fait adopter un amendement constitutionnel transférant une partie des pouvoirs du président à la chambre basse, renforçant donc les prérogatives du premier ministre. Ce texte avait rétabli le régime parlementaire classique instauré par la Constitution de 1973, qui prévalait avant les coups d’Etat militaires des généraux Zia-ul-Haq en 1977 et Pervez Musharraf en 1999. Habile stratège, Asif Ali Zardari avait continué à mener le jeu politique en coulisses et avait réussi à aller au bout de son mandat, la victoire de la PML-N aux législatives de 2013 le poussant ensuite vers la sortie. Au cours de ce mandat, il avait été critiqué pour son inertie face au risque de faillite économique du pays et soumis à de nombreuses accusations de corruption remontant à l’époque où il était ministre de Benazir Bhutto, dans les années 1990. Pour beaucoup de Pakistanais, en particulier les jeunes, majoritairement favorables à Imran Khan, Asif Ali Zardari, connu de longue date sous le sobriquet de « M. 10 % » en référence aux commissions qu’il était accusé de percevoir, incarne mieux que quiconque la corruption des classes dirigeantes. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le scénario du pire au Pakistan, entre élections truquées et crise économique Ajouter à vos sélections Il succède à Arif Alvi, un proche d’Imran Khan, qui avait été élu en 2018 après la victoire du PTI aux législatives. Celui-ci a jusqu’au bout cherché à défendre les intérêts du PTI après qu’Imran Khan a été évincé du poste de premier ministre par une motion de censure en avril 2022, allant même jusqu’à tenter de retarder le début de la présente législature. Même si sa fonction est avant tout cérémonielle, Asif Ali Zardari devrait exercer une forte influence, au moment où le Pakistan, géant de 240 millions d’habitants doté de l’arme nucléaire, est confronté à une multitude de crises, politique, économique et sécuritaire. Et ce d’autant plus que son parti, qui a accepté de soutenir la PML-N mais a apparemment refusé tout poste ministériel, est un partenaire incontournable de toute coalition et tient donc l’avenir du gouvernement de Shehbaz Sharif entre ses mains. Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu



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