un artiste français condamné à trois ans de prison pour un graffiti dans le métro de Bakou



Photographie du graffiti réalisé par le graffeur Théo Clerc, publiée sur le compte X de la journaliste azerbaïjanaise Ulviyya Ali @UlviyyaAli, le 10 septembre 2024. @ULVIYYAALI VIA X Un tribunal de Bakou a condamné, mardi 10 septembre, à trois ans de prison ferme, l’artiste d’art urbain Théo Clerc, 38 ans, pour un graffiti réalisé le 30 mars dans le métro de la capitale azerbaïdjanaise. Deux autres artistes urbains qui l’accompagnaient, un Néozélandais et un Australien, ont reçu de simples amendes pour les mêmes faits. « Il n’y a aucune différence entre les trois cas, hormis la nationalité », souligne leur avocat azerbaïdjanais Elchin Sadigov. Les trois hommes ont déjà chacun versé l’amende de 3 500 euros couvrant les frais engagés pour effacer leurs graffitis. Seul le Français a été immédiatement écroué pour trois mois, tandis que ses deux comparses étaient interdits de sortie du territoire azerbaïdjanais en attente du procès. « L’article du code pénal pour lequel M. Clerc a été condamné ne prévoit pas de peine de prison. Le verdict est juste illégal », indique au Monde une source proche du dossier. Les trois artistes, un groupe d’amis de longue date, étaient arrivés en Azerbaïdjan le 25 mars dans le cadre d’une tournée internationale, pratique habituelle dans le monde de l’art urbain. Ils ont réalisé chacun un graffiti sur trois rames distinctes. Ces œuvres, dont Le Monde a pu voir les photographies, consistent en des lettres stylisées et ne présentent aucun caractère politique. « Mes clients ont été arrêtés le 31 mars par la police à l’aéroport de Bakou, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le pays. Ils ont été giflés durant le premier interrogatoire, mais n’ont plus fait l’objet de violence par la suite », précise M. Sadigov, un des rares avocats azerbaïdjanais à défendre les personnes poursuivies pour des motifs politiques. Mise en garde du Quai d’Orsay Théo Clerc, un décorateur de cinéma et de mode qui bénéficie par ailleurs d’une grande notoriété dans le milieu de l’art urbain parisien, n’a pu recevoir la visite du consul de France que le 29 mai, après deux mois de détention. « Cela s’est passé juste après que j’ai rendu visite à mon frère au parloir de la prison », raconte Charlie Clerc, 39 ans, infographiste dans l’Essonne. « Lors de ma première visite, Théo était affligé de tics ; très nerveux, il avait des trous de mémoire, il était méconnaissable », se souvient Charlie Clerc. Son frère lui a fait passer des demandes « bizarres » par téléphone comme celle de « peindre un drapeau azerbaïdjanais à côté de la tour Eiffel ». Puis, lors de l’appel suivant, Théo Clerc intimait à son frère : « Surtout ne fait pas ce que j’ai dit la semaine dernière. » Il vous reste 32.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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