Au Japon, de nouvelles agressions sexuelles commises par des militaires américains à Okinawa suscitent la colère de la population



L’ouverture, vendredi 12 juillet, à Okinawa du procès pour séquestration et viol d’une adolescente de 15 ans par un militaire américain intervient dans un climat tendu sur le petit archipel du sud du Japon. L’instruction suit les révélations de trois viols commis par des GI entre février 2023 et janvier 2024, et d’une agression sexuelle, le 26 mai, par un membre du corps des marines ; leurs auteurs sont mis en examen, en attente d’un éventuel procès. Ces crimes ravivent des traumatismes anciens au sein d’une population locale défiante envers la présence durable des militaires américains. La colère est d’autant plus vive que les autorités départementales n’ont été informées de ces crimes que le 25 juin. Le gouverneur d’Okinawa, Denny Tamaki, fils d’un GI et d’une Japonaise, militant pour la paix et connu pour son opposition à la présence américaine, a immédiatement dénoncé des crimes « profondément choquants ». Des habitants ont manifesté et promis de « ne jamais pardonner ces agressions commises par des militaires américains ». Sentiment d’humiliation L’Assemblée d’Okinawa a adopté, le 10 juillet, à l’unanimité, une résolution déplorant des « crimes horribles qui bafouent la dignité humaine », et appelant à la révision du statut des forces américaines. Selon ce cadre légal, les GI restent en garde à vue sous contrôle américain tant qu’ils ne sont pas mis en examen par la justice nippone. Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi, a exprimé sa consternation. Le vice-ministre des affaires étrangères, Masataka Okano, s’est plaint auprès de l’ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Rahm Emanuel. Le diplomate américain a exprimé ses profonds regrets mais n’a pas formulé d’excuses. « Il est évident qu’il faut laisser la justice pénale suivre son cours », a-t-il expliqué, tout en reconnaissant l’importance de « faire mieux » et les dysfonctionnements des protocoles de l’armée américaine en matière d’éducation et de formation. Ces gesticulations masquent mal le sentiment d’humiliation suscité à Okinawa par les dissimulations des crimes. Celles-ci sont justifiées par la nécessité de protéger la vie privée des victimes. La frustration est d’autant plus vive que les procédures en place prévoient bien la transmission des cas au département. « C’est un problème très grave car nous n’avons pu prendre aucune mesure préventive », a déploré M. Tamaki lors d’un entretien à Tokyo avec la ministre des affaires étrangères, Yoko Kamikawa. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A Okinawa, le combat de deux journaux contre la présence des bases militaires américaines Ajouter à vos sélections Les actes commis par des GI ne font qu’exacerber la défiance d’une population locale qui vit toujours mal la présence des bases américaines. Autrefois royaume des Ryukyu, prospère grâce à ses échanges avec l’Asie du Sud-Est, la Chine et le Japon, le petit archipel est devenu Okinawa lors de son annexion par Tokyo en 1879. Après avoir subi un effacement de sa culture par le colonisateur nippon, le territoire a vécu, au printemps 1945, la plus violente des batailles de la guerre du Pacifique, puis une humiliante occupation américaine jusqu’à la rétrocession au Japon, en 1972. Mais le département concentre toujours 70 % des bases américaines au Japon alors qu’il ne représente que 0,6 % du territoire national. Il vous reste 38.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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