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Prabowo Subianto prend la tête de l’Indonésie dans l’ombre de « Jokowi », le président sortant

by News7
Prabowo Subianto prend la tête de l’Indonésie dans l’ombre de « Jokowi », le président sortant



Prabowo Subianto (à gauche) et le candidat à la vice-présidence Gibran Rakabuming Raka (à droite), fils du président indonésien sortant Joko Widodo et actuel maire de la ville de Surakarta, acclamés par des supporteurs alors qu’ils quittent la résidence de Prabowo Subianto, mercredi 14 février. YASUYOSHI CHIBA / AFP Sans surprise, les Indonésiens ont choisi Prabowo Subianto, 72 ans, l’actuel ministre de la défense du gouvernement pour président. En se plaçant au-dessus du seuil des 50 % – il aurait recueilli, selon les derniers résultats, 58 % des suffrages –, l’ex-général a réalisé un score sans appel, dès le premier tour. Quelque 204 millions d’Indonésiens se sont rendus aux urnes. Son plus proche premier concurrent, l’ancien gouverneur de Djakarta Anies Baswedan, se situe, lui, à environ 25 %. Dans le centre de Djakarta, le petit bureau de vote de la rue Jaksa donnait, mercredi 14 février, le spectacle d’un exercice quasi champêtre : trois isoloirs et quatre urnes – le scrutin regroupait élections présidentielles, législatives, sénatoriales et locales – étaient disposés sous une tenture, sur un terrain vague boueux où caquetaient des canards. Un « Allahou akbar ! » (« Dieu est grand ! ») tonitruant venu de la mosquée voisine saturait l’atmosphère. Purbanto, la cinquantaine, technicien, s’est empressé de raconter qu’il avait voté pour Prabowo Subianto. Pourquoi ? « Je l’aime bien. » Et puis, « il est avec “Jokowi” » – le surnom du président sortant, Joko Widodo. Le fils de ce dernier, Gibran Rakabuming, fait partie du « ticket » du candidat victorieux : il sera le nouveau vice-président… Cette alliance n’avait, au départ, rien d’évident. Lors des élections de 2014 et de 2019, Prabowo était le seul adversaire de Joko Widodo. Un adversaire mauvais perdant, qui invoqua des « tricheries massives » à ses dépens et fit descendre dans la rue ses supporteurs. Venu de l’Ordre nouveau, la dictature de Suharto (1965-1998), dont il était l’exécuteur de certaines basses œuvres en tant que commandant des forces spéciales, il représentait, aux yeux de beaucoup, l’homme à abattre. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Joko Widodo, le président indonésien, dans le grand jeu diplomatique mondial Ajouter à vos sélections En l’invitant à rejoindre son gouvernement comme ministre de la défense au début de son second mandat, en 2019, le président ne l’a pas seulement neutralisé, il en a fait son successeur, au gré d’un « pacte » cousu de fil blanc, à savoir la nomination de son propre fils Gibran, 36 ans. Il a été jusqu’à tourner le dos à son propre parti, le PDI-P, première formation du Parlement. Grands travaux « Les Indonésiens disent qu’ils ne veulent pas de dynastie. Or, ils votent pour des dynasties ! », remarquait, dépité par le raz de marée Prabowo, Usman Hamid, le directeur d’Amnesty International en Indonésie, le soir des résultats sur un plateau organisé par le quotidien Jakarta Post. La victoire de Prabowo serait donc bien celle, par procuration, de son ancien rival, Jokowi, dont on sait qu’il tenta, durant la pandémie de Covid-19, d’obtenir un troisième mandat, au-delà de la limite constitutionnelle. Vaine tentative. Mais Jokowi est resté aux yeux de nombreux Indonésiens un « homme ordinaire », ancien fabricant de meubles, un temps gouverneur de Djakarta certes, mais venu de nulle part : ni de l’Ordre nouveau, ni de l’une des grandes familles d’oligarques, ni des milieux prodémocratie qui ont fait chuter la dictature, en 1998. Il vous reste 60% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



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